Une contribution de Rabah Toubal – Se libérer au plus vite des schémas de gouvernance archaïques

Partout dans le monde, la «vieille politique», c'est-à-dire les vieilles recettes de gouvernance des pays : monarchie absolue ou constitutionnelle, dictature, régimes présidentiel ou parlementaire, montrent aujourd'hui leurs nombreuses limites, tares et carences structurelles. En effet, non seulement ces anciennes formules de gouvernement coûtent cher aux pays qui les subissent car le seul souci de ceux qui en bénéficient aux niveaux national ou local est la perpétuation et l'accroissement des avantages matériels et des privilèges et immunités juridiques qu'ils tirent de leurs fonctions respectives, à titre personnel ou collectif, c'est-à-dire corporatiste, mais elle sont aussi de plus en plus largement contestées et dépassées par les mutations profondes et rapides que connaissent les différentes sociétés humaines, dont elles freinent et entravent souvent les expansions naturelles et les aspirations légitimes.
Face à l'émergence de mouvements sociaux, qui sont ouvertement mus par des ambitions politiques, que la politique traditionnelle est incapable de prendre en charge correctement, à cause des calculs politiciens des pouvoirs en place et de leur opposition officielle et désireux de répondre rapidement aux attentes de leurs sociétés en crise de gouvernance durable, l'organisation traditionnelle de l'Etat, telle que nous l'avons connue depuis l'apparition des systèmes présidentiel et parlementaire notamment, devrait être revue, dans le sens d'un allégement sérieux de cette organisation souvent rigide et castratrice des idées novatrices et d'une redéfinition conséquente des missions traditionnelles des structures de l'Etat souvent détournées et perverties par leurs occupants. Si cette mutation naturelle, c'est-à-dire la transformation des Etats-nations en Etats-sociétés, n'est pas rapidement et sérieusement prise en charge et opérée dans les meilleurs délais possibles, les crises multidimensionnelles qui secouent régulièrement nos pays respectifs vont se multiplier et leur gouvernance deviendra de plus en plus problématique et aléatoire.
En tout état de cause, l'apparition de mouvements sociaux revendicatifs et représentatifs des majorités silencieuses ou marginalisées, dans de nombreux pays du monde, est révélatrice de cette évolution naturelle de l'Etat, qui est devenu l'otage de schémas archaïques, qui ont montré leurs limites mortelles dont il faut se libérer au plus vite au risque d'être dépassés par les retombées néfastes des crises qu'ils engendrent.
Rabah Toubal

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