Un médecin français blâmé pour avoir dénoncé les crimes commis par l’armée israélienne à Gaza

Pour ceux qui en doutaient, les partisans français de l’entité sioniste viennent de faire la démonstration de la très forte emprise qu’ils exercent sur les associations professionnelles en France. Leurs représentants dans le Conseil départemental de l’Ordre des médecins de la ville de Paris ont réussi à faire condamner à un blâme, par la chambre disciplinaire, le professeur Christophe Oberlin, connu pour ses positions pro-palestiniennes. Le prétexte trouvé pour s’en prendre à ce chirurgien – dont le nom est souvent associé à un autre militant antisioniste, l’humoriste Dieudonné – remonte à juin 2012 et concerne une question d’examen de droit humanitaire, posée dans le cadre d’un certificat optionnel de médecine humanitaire. La question posée aux étudiants en médecine était la suivante : «Comment qualifier au cours de la guerre entre Israël et Gaza la mort par bombardement classique de 22 membres d'une même famille ? S'agit-il d'un crime de guerre, d'un crime contre l'humanité, d'un génocide ?» Pour le professeur Christophe Oberlin, qui a réagi à son blâme par un communiqué, cette question était un cas réel de droit tiré du rapport de la Commission des droits de l’Homme de l’ONU sur la guerre de Gaza de l’hiver 2008-2009. Pour rappel, l’agression israélienne contre Gaza lancée le 27 décembre 2008, avait suscité une large réprobation dans l'opinion internationale, choquée par la disproportion de la riposte israélienne, et par le nombre élevé de victimes civiles parmi les Palestiniens et, surtout, par l'utilisation avérée par l'armée sioniste d'armes prohibées par le droit international humanitaire. En septembre 2009, la mission d’enquête mandatée par Conseil des droits de l’Homme de l’ONU et dirigée par le juge Richard Goldstone, sur cette offensive criminelle, avait publié un rapport accablant pour Israël en faisant état de violations du droit des conflits armés commises pendant l’opération «Plomb durci». Pour le professeur Haiat, président de l’association des médecins israélites de France, le fait de tirer des conclusions de ce rapport, une question sur le droit humanitaire à traiter par des étudiants en médecine, est une attitude «partiale et partisane». C’est sa thèse qui a prévalu et a fait condamner injustement le professeur Oberlin. L’acte d’accusation «fabriqué» par la chambre disciplinaire actionnée par le lobby sioniste en France, comprend trois autres faits qui ne laissent aucun doute sur l’acharnement contre ce militant des causes justes. Le Conseil de l’ordre des médecins de la ville de Paris lui reproche d’avoir, sur un site internet, «tenu des propos antisémites», de «prendre parti contre un Etat juif à majorité juive» et d’avoir «défendu les spectacles de Dieudonné». Le professeur Christophe Oberlin est présenté comme un habitué de Gaza où il se rend depuis 2001, trois fois par an. Militant pro-palestinien de longue date, ce professeur de médecine à l’université de Paris VII et chirurgien à l’hôpital Bichat, s’intéresse de près, en tant que militant pro-palestinien, à la situation sanitaire dans le bande de Gaza soumise à un blocus par l’entité sioniste. Le caractère humanitaire de son action est évident, mais pour les partisans de l’entité sioniste, ce qu’il fait relève de l’antisémitisme. Selon le communiqué qu’il a fait publier, le professeur Oberlin, défendu par plusieurs avocats, a fait appel de cette décision qui repose, souligne-t-il, sur «une vision partielle et partiale des faits, et qui ignore les principes les plus établis du droit». C’est l’Ordre des médecins qui, au lieu d’être le gardien de la moralité professionnelle, verse dans l’action partisane et carrément pro-sioniste.
Houari Achouri

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