Benflis : «Le pouvoir a laissé pourrir la situation à Ghardaïa»

Ali Benflis qualifie l’intervention du gouvernement face aux développements tragiques dans la région de Ghardaïa de «tardive» et estime qu’elle constitue «un aveu d’impuissance et une preuve de carence dans ces sombres heures qui menacent la cohésion de la nation et la sécurité de la région». Dans une intervention devant la Commission de consultation et de suivi de l'opposition, réunie ce jeudi soir, le président de Talaiou El-Houriet a tenu à exprimer d’abord ses condoléances aux familles des victimes face au drame qui affecte toute la nation, estimant ensuite que «les événements tragiques auxquels nous assistons aujourd'hui auraient pu être évités ainsi que le lourd tribut payé par la population», si les causes du drame avaient été traitées en temps opportun et si les pouvoirs publics n’avaient pas fui leurs obligations, laissant pourrir la situation et faisant de la crise de Ghardaïa se transformer progressivement en une bombe à retardement prête à exploser. «Et voici la bombe a explosé au visage de la nation, déclare Ali Benflis, pour la simple raison que le système politique en place a sous-estimé la gravité de la situation à Ghardaïa et ignoré les appels à l'aide et négligé de les aborder sérieusement et entièrement, laissant pourrir la situation. Nous avions, pour notre part, averti que la situation à Ghardaïa était grave et qu’elle méritait d'être traitée en tant que haute priorité pour son importance, pour l'unité de la nation et la sécurité de la région». Il ajoute : «La crise de la taille et de la gravité de la crise vécue par la région de Ghardaïa nécessitait un discours à la nation de la part du premier responsable de ce pays pour expliquer la situation au peuple ainsi que la nature et les causes de cette crise et de le rassurer à travers la présence de l’Etat et sa capacité à faire face efficacement à tous ceux qui tentent de porter atteinte à l'unité du peuple, à la sûreté et la sécurité d’une partie de la nation. Et ceci est ce qu’il se passe dans tous les pays pour faire face à ce genre de situation». Pour ce dernier, il aurait fallu faire face à la crise de manière plus efficace, en commençant par annoncer «un deuil national» en signe de solidarité et de partage «parce que la douleur de Ghardaïa est celle de toute la nation». Pour Ali Benflis, les décisions annoncées ne répondent pas du tout aux exigences de la situation et ne sont pas la solution à la crise actuelle de Ghardaïa car, pour lui, les mesures annoncées suite à la réunion d'urgence convoquée par le président Bouteflika ne sont pas nouvelles et sont en dessous du niveau et de la taille et des conséquences de la tragédie de Ghardaïa.
Meriem Sassi

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