Inféodé au Makhzen : le Congrès mondial amazigh encourage l’effritement de la Libye

Un congrès des militants amazighs de Libye dans la diaspora a été organisé cette semaine à Manchester, en Grande-Bretagne, en présence des représentants de nombreuses organisations de différents pays. La rencontre a été l'occasion pour le Congrès mondial amazigh (CMA) que préside le Marocain Rachid Rakha d'inciter les Libyens à un système fédéral, tout en dénonçant «l’exclusion et la marginalisation» des Berbères de Djebel Neffousa, malgré l’avènement d’un nouvel ordre dans ce pays en proie à l’anarchie. Le CMA, qui n'est qu'un appendice du Makhzen malgré les apparences d'opposition farouche au régime de Rabat, encourage le morcellement de la Libye, comme il le fait pour l'Algérie en jetant de l'huile sur le feu dans les événements de Ghardaïa, aidé en cela par ses alter ego algériens Ferhat Mehenni (président le MAK) et Kamel-Eddine Fekhar (appelant à l’autonomie du M’zab). Lors de son intervention, le président du CMA a mis l’accent sur l’impératif de la mise en place d’un Etat fédéral, en estimant qu«’imposer aujourd’hui un système centralisé aux Libyens ne garantira pas la stabilité, le développement et la démocratie tant attendue par toutes les catégories du peuple libyen». Il présente l’expérience espagnole en la matière comme le modèle à suivre. Pour ce Marocain, l’Espagne «n’a trouvé son essor qu’après avoir adopté un système semi-fédéral, lequel système a eu des résultats stupéfiants en un temps très court». Pour l’animateur marocain, la Libye «ne peut aspirer au progrès, à la justice et à la stabilité que sous un régime fédéral, consacrant le pouvoir des régions, avec des gouvernements et parlements locaux, jouissant de larges prérogatives sur leur territoire, que ce soit dans la gestion de leurs affaires culturelles, économiques et sociales, ou dans l’élaboration de leurs plans et projets conformément à leurs potentiels économiques et leurs spécificités linguistiques, culturelles, sociologiques et même religieuses». L’orateur prévient contre «un retour à l’ancien régime dictatorial» si les Libyens ne parviennent pas à élaborer «une Constitution démocratique consacrant le régime d’Etat fédéral, prenant en considération les intérêts et les spécificités de l’ensemble des composants du peuple libyen». Il conseille ses «frères» Libyens de s’inspirer des expériences de fédéralisme hors de l’Afrique du Nord qui, pour lui, sont des «modèles réussis », citant l’exemple kurde et la mosaïque irakienne actuelle. Concluant son intervention, le président du CMA exprime le soutien «indéfectible» de son organisation «aux aspirations qui animent les Amazighs de Libye à l’intérieur de leur pays».
R. Mahmoudi
 

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