Satef : «Une conférence ne suffit pas pour sortir l’école du marasme»

Le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) revient sur la dernière conférence nationale d’évaluation de la réforme du système éducatif et considère que trop de temps a été perdu. Dans une déclaration signée par son secrétaire général Boualem Amoura, le Satef affirme avoir déjà fait, par le passé, beaucoup de propositions à même d’améliorer la qualité de l’enseignement et corriger les nombreuses lacunes apparues dans le nouveau système mis en place il y a maintenant plus de dix ans. Ce syndicat autonome, qui a pris part à cette nouvelle rencontre entre experts, responsables et représentants de la communauté des enseignants du secteur, estime que «le mal qui ronge l’école est trop profond pour le traiter dans une simple conférence». «Nous avons transmis nos propositions et nos revendications à qui de droit, mais sans recevoir aucune réponse. Nous disons que tout ce qui a été annoncé durant cette conférence l’a été dit par notre syndicat et nos différentes déclarations datées le confirmeront. Nous avons perdu (ils nous ont fait perdre) beaucoup de temps», écrit Boualem Amoura qui série les nombreuses décisions contre-productives prises ces dernières années sans qu’il y ait une amélioration dans la qualité de l’enseignement et par ricochet dans le niveau des élèves. «Ils ont supprimé le cours de la logique dans l’enseignement des mathématiques et cela l’a été délibérément !» tonne-t-il. Pour le Satef, il est clair que «cette conférence ne résoudra pas tous les problèmes générés depuis plus de deux décennies, mais c’est un début». Un début qu’il encourage. Ce syndicat applaudit certaines décisions prises à l’issue de cette conférence comme la durée de l’examen du baccalauréat qui doit être revue à la baisse. Car «cinq jours d’examen du baccalauréat, c’est trop en ce sens que soumettre un adolescent à un stress pendant cinq jours est inadmissible». Il rappelle également avoir suggéré un bac en deux parties comme il réitère son opposition à la fiche de synthèse. Le Satef affirme qu’il est mû «par l’intérêt de l’école algérienne et par voie de conséquence de nos enfants». Autre suggestion de ce syndicat : le rétablissement de l’enseignement technique dans notre système éducatif. Il argue que «sa suppression a causé beaucoup de tort à notre pays : un matériel de pointe a été importé à coût de milliards, et en devises s’il vous plaît, et aujourd’hui on ignore son sort !» Ce syndicat souligne, en outre, avoir demandé l’introduction dans l’enseignement professionnel de nouvelles spécialités telles que la cuisine et la pâtisserie. Il souhaite que cela se fasse rapidement pour ne pas perdre encore davantage de temps. Le Satef propose aussi d’introduire les technologies de l’information et de la communication dans l’éducation. Il relève le fait que le monde évolue rapidement et les nouvelles technologies encore plus vite. «Nous devons prendre le taureau par les cornes une fois pour toutes, et arrêtons de perdre du temps pour nous et pour l’Algérie», lance-t-il, s’engageant à continuer à servir l’école algérienne comme il le fait en tant que syndicat depuis 1990. La Satef assure qu’il ne ménagera aucun effort «pour sortir l’école algérienne du marasme qui la ronge». Il attend néanmoins des «décisions fortes qui s’appliqueront tout de suite avant qu’il ne soit trop tard».
Rafik Meddour
 

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