Hold-up

Par Rabah Toubal – Cent quatre-vingts ans après le hold-up organisé par le roi Charles X contre la régence d'Alger pour l'occuper, ne pas payer les importantes dettes contractées auprès de cette riche et prospère régence et s'emparer de ses fabuleux trésors, l'Algérie a subi un autre hold-up non moins grave pour sa cohésion sociale, sa stabilité, sa sécurité et son unité, en un mot son avenir, qui sont sérieusement menacés par sa gestion catastrophique par le pouvoir. En effet, en dilapidant plus de 800 milliards de dollars depuis 1999, sans augmenter ni renforcer les capacités de production du pays par la rénovation et la consolidation de ce qui reste de son tissu industriel, alors que la dépendance de l'Algérie de ses exportations d'hydrocarbures s'est considérablement aggravée ces dernières années pour atteindre plus de 98% aujourd'hui, le pouvoir a fait rater au pays une opportunité historique d'amorcer un sérieux et durable développement de ses infrastructures industrielles qui représentent aujourd'hui moins de 10% de l'économie algérienne. Une privatisation sauvage et précipitée de centaines d'entreprises publiques économiques nationales et locales pratiquement bradées par Hamid Temmar au dinar symbolique aux amis algériens et étrangers et une corruption généralisée ont accéléré la désindustrialisation du pays au profit de l'importation et permis au pouvoir, ses protecteurs, ses protégés, ses obligés et ses serviteurs zélés de faire main basse sur de larges pans de l'économie, des finances et du commerce extérieur algériens et de transférer illégalement à l'étranger des dizaines de milliards de dollars dans divers paradis fiscaux, à travers le monde. Les affaires Khalifa, Chakib Khelil, Sonatrach 1, 2 et 3, GNL 16, BNA, autoroute Est-Ouest, etc. ne sont que la partie apparente de l'iceberg que constitue la vorace oligarchie algérienne, que ne cesse de dénoncer, en ordre dispersé, l'opposition algérienne fragmentée. L'amnistie fiscale annoncée par le nouveau ministre des Finances et l'amnistie politique qui sera sans aucun doute consacrée par la prochaine révision de la Constitution algérienne ne visent qu'à rendre irréversibles les effets du hold-up sur les deniers, les biens meubles et immeubles publics.
R. T.

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