De plus en plus de familles syriennes veulent émigrer en Algérie et s’y établir légalement

De plus en plus de Syriens cherchent à s’exiler en Algérie pour fuir l’enfer de la guerre qui ravage leur pays depuis plus de trois ans. Habitant pour la plupart la ville d’Alep, dont une partie est occupée par la milice islamiste Front de la Nosrah affiliée à Al-Qaïda, et qui est régulièrement soumise au pilonnage de l’armée qui tente d’en déloger les groupes armés, ces citoyens syriens ont eu l’idée de lancer des contacts tous azimuts avec des Algériens sur Facebook, les sollicitant pour leur trouver un pied-à-terre dans leur pays ou une promesse de travail, dans la perspective de rapatrier leur famille. Beaucoup sont des artisans (pâtissiers, mécaniciens…) ou même des pharmaciens. Dans un de ces messages adressés à un «frère» algérien, un jeune Syrien de 35 ans explique en détail sa démarche en précisant l’itinéraire qu’il entend emprunter pour gagner l’Algérie. Un chemin sinueux et risqué qui, explique-t-il, doit l’obliger à transiter par plusieurs escales en Méditerranée. Cet internaute tient à préciser que la destination Algérie est néanmoins beaucoup moins risquée que celle de l’Europe privilégiée par la majeure partie des réfugiés syriens ces derniers temps. Il faut dire qu’après le mauvais accueil réservé à ces réfugiés de guerre dans les pays du voisinage (Jordanie, Liban, Turquie…), où ils sont parfois exposés au même danger de mort ou d’enrôlement dans les milices armées, les Syriens qui veulent quitter leur pays optent de plus en plus pour les pays du Nord, prenant ainsi d’énormes risques, en empruntant des bateaux de fortune. Des centaines d’entre eux sont morts en pleine mer, à cause des conditions de voyage. Les pays d’Europe sont d’ailleurs confrontés depuis quelques jours à une grave crise d’immigration suite à une série de drames survenus près des côtes sud de l’Italie, mais ne parviennent pas à y trouver des solutions urgentes et efficaces, malgré les mesures prises sur-le-champ pour endiguer ce fléau. Pour rappel, un grand nombre de citoyens d’origine algérienne vivent en Syrie depuis le XIXe siècle. La plupart d’entre eux sont des apatrides, ayant perdu leur nationalité algérienne et n’ayant pas la citoyenneté syrienne. Damas devint, en effet, une destination privilégiée pour les exilés algériens sous la domination française, notamment à partir de 1855, année où l’émir Abdelkader s’y installa. Ces Algériens occupèrent des fonctions religieuses, civiles ou militaires ou furent artisans ou agriculteurs, occupant l’ensemble du champ économique syrien. Ils sont établis pour l’essentiel à Bab Swiqa, au cœur de la vieille ville.
R. Mahmoudi
 

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