Crise au FLN : les frondeurs s’attellent à mobiliser la base contre Amar Saïdani

Le report de la session ordinaire du comité central du FLN remobilise les opposants à Amar Saïdani, réapparu après une longue éclipse de la scène politique. Députés, sénateurs et membres du comité central issu du 9e congrès se sont rencontrés en ce début de semaine pour faire le point sur la situation du parti et sur les moyens possibles pour poursuivre leur combat jusqu’au retour à la «légitimité statutaire». «Nous agissons sur deux fronts. Le premier est juridique. C’est le recours introduit au niveau du Conseil d’Etat. Nous attendons toujours la réponse. Nous sommes confiants. Le second front, c’est la mobilisation de la base militante et sa sensibilisation quant aux dangers de la transgression des textes réglementaires du parti, et de l’investissement intensif des rangs du parti par des affairistes de tous bords à la recherche d’appuis au pouvoir pour mieux se servir. Notre combat, nous l’inscrivons dans la durée. Nous n’y renoncerons pas. Car il y va de l’avenir de notre parti», a affirmé un parlementaire engagé dans ce combat féroce pour faire revenir l’ex-parti unique à la légalité. Pour notre interlocuteur, la «gestion unilatérale de celui qui a été imposé à la tête du parti contre la volonté des cadres et militants, et surtout de manière illégale, fait qu’aujourd’hui le FLN est effacé de la scène politique. Pendant trois mois, il n’a rien fait. Il n’a pas réagi ni commenté l’actualité politique et économique nationale. Il n’a pas donné son avis sur les mesures gouvernementales relatives notamment à l’application du chèque comme moyen de paiement des transactions supérieures à un million de dinars. Il n’a pas réagi à l’attaque terroriste à Aïn Defla qui a fait une dizaine de victimes parmi les soldats de l’ANP. Il n’a pas commenté les changements opérés dans différents services sécuritaires… Bref, il a été quasi inexistant au moment où de nouveaux partis intensifient leurs activités sur le terrain, allant jusqu’à recruter parmi la base militante du FLN», poursuit ce parlementaire, selon lequel «sans une thérapie de choc, le FLN ira droit dans le mur et précipitera sa fin». Les opposants à Amar Saïdani accusent leur adversaire de «fuites en avant» en attendant «un nouvel ordre de mission». Dans un communiqué rendu public le 30 août, les frondeurs ont affirmé qu’ils attendaient «Amar Saïdani au tournant» lors de cette rentrée sociale. Ce qui expliquerait la décision du «patron du FLN» de reporter la tenue de la session ordinaire du comité central au 3 octobre, en avançant l’argument du «hadj». Un argument que ses opposants qualifient de «ridicule» par la simple raison que «très peu des membres du comité central sont concernés par le pèlerinage et ceux-là peuvent en toute légalité se faire représenter par leurs collègues via des procurations». Les dissensions au sein de l’ex-parti unique continuent, donc, malgré la tenue du 10e congrès.
Rafik Meddour
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.