La généralisation du paiement électronique repoussée à 2016

Largement utilisée dans les autres pays de l’Afrique du Nord, la carte de paiement électronique peine ainsi à se frayer une bonne place dans un marché marqué par le recours quasi exclusif au paiement en espèces. Le constat est partagé par Mouatassem Boudiaf, DG du Groupement d’intérêt économique (GIE) Monétique, l’organe créé par les banques pour assurer la diffusion, la promotion et la normalisation du système monétique. Ce dernier reconnaît l’énorme retard accusé par l’Algérie dans ce domaine, mais refuse que les choses se fassent «dans la précipitation». Invité aujourd’hui de la Chaîne III de la Radio nationale, le DG du GIE a rappelé que la généralisation de la carte de paiement électronique devait se faire en 2007. Pour de multiples raisons, ce projet n’a pas pu être concrétisé. «On a perdu beaucoup de temps, nous allons devoir rattraper le retard, mais on ne fera pas dans la précipitation», a-t-il déclaré, affirmant que jusqu’à présent on n’a installé que «2 980 terminaux de paiement électroniques (TPE) dont une centaine, seulement, est fonctionnelle et génère des transactions». Aussi, pour mieux illustrer ce fossé, il a indiqué que seulement 1,4 million de cartes de paiement ont été distribuées et que seulement 25% sont actives en retrait et en paiement. Celles-ci, a ajouté le responsable, n’ont généré que 19 000 transactions en 2015. Par ces chiffres, le DG du GIE Monétique a voulu donc illustrer l’ampleur du retard accusé et la difficulté de le rattraper rapidement. Ainsi, estime-t-il, «si on veut aller vers la diversification des produits (de paiement électronique), on est tenu d’avoir une plate-forme monétique interbancaire qui le permet». Ce spécialiste des nouvelles technologies et de la monétique a indiqué que le GIE s’échine en étroite collaboration avec la Satim à moderniser la plate-forme monétique interbancaire pour la faire évoluer «en matière de fonctionnalités et de volumétrie ». Car, selon lui, la modernisation ne se résume pas à seulement la distribution de cartes de paiement et l’installation des TPE. Elle est beaucoup plus importante. Il s’agit d’arriver à faire naître des transactions d’une manière massive. «A court et à moyen termes, il faut qu’on arrive, quand même, à faire évoluer le transactionnel, c’est ça l’objectif», souligne-t-il, précisant que le GIE Monétique est en train d’achever l’encadrement réglementaire qui permettra de doter les entités économiques, donc les personnes morales, d’un instrument de paiement électronique. C'est dire que le e-paiement ne sera pas pour demain.
Rafik Meddour
 

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