Le terroriste Saïd Arif : sauvé par la Cour européenne des droits de l’Homme, abattu en Syrie

Le chef «djihadiste» algérien Saïd Arif, vétéran d’Al-Qaïda en Afghanistan, a bien été tué en mai en Syrie par un tir de drone américain, ont indiqué jeudi à l'AFP des responsables français ayant requis l'anonymat. L’information a été accueillie avec soulagement par la presse parisienne. Le sort de ce dangereux terroriste, qui s’était réfugié en France où il avait bénéficié de toutes les largesses, et décrit comme un important recruteur de combattants étrangers pour la Syrie, a été depuis quelques mois l’objet de rumeurs. Il faut dire que le parcours de Saïd Arif n’a commencé à vraiment intéresser les faiseurs d’opinion français qu’après qu’il eut rejoint la Syrie pour combattre aux côtés des groupes islamistes et organiser le recrutement des mercenaires étrangers, surtout français. Condamné en France en 2007 à dix ans de prison, il avait été libéré en décembre 2011. Il devait être expulsé vers l’Algérie, mais la Cour européenne des droits de l'Homme avait demandé à ce qu'il ne soit pas envoyé en Algérie sous prétexte qu’il risquait d’être torturé. Un motif qui a toujours été invoqué, en France et dans d’autres pays occidentaux, pour assurer la protection de ces terroristes recherchés sur leur sol à une époque où le terrorisme international ne constituait pas encore une menace directe pour la sécurité de ces pays. Saïd Arif avait donc été assigné à résidence dans un hôtel de Brioude, dans le centre de la France. Bien que sous surveillance, ce terroriste a réussi à nouer des contacts et même à donner des interviews à la presse locale, pour louer notamment les attentats-suicides qu’il considérait comme étant «le meilleur moyen de lutte pour les islamistes». Un matin de mai 2013, il a pu s’échapper en volant la voiture de la belle-fille de l'hôtelier pour se retrouver en Belgique, plaque tournante du recrutement de terroristes pour la Syrie. Sa fuite n’avait, alors, suscité aucune inquiétude. De là, Saïd Arif a gagné la Syrie où il est devenu l'un des chefs de Djound Al-Aqsa, un groupe terroriste proche du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda. Il était considéré comme l'un des principaux organisateurs de l'accueil en Syrie de terroristes internationaux, surtout francophones.
R. Mahmoudi

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