Merzak Allouache décide de maintenir sa participation au Festival du cinéma de Haïfa

Dans un texte posté ce vendredi sur sa page Facebook, le réalisateur algérien a enfin fixé sa décision de participer au Festival de cinéma de Haïfa, prévu du 26 septembre au 5 octobre. «J’assume, dit-il, la présence de mon film dans ce festival, tout en acceptant évidemment les opinions contraires que je respecte quand elles s’expriment sereinement.» Commentant la réaction du ministère de la Culture qui l’a sommé de s’expliquer sur le pourquoi de la présence d’un film algérien dans ce festival et lui ordonner de retirer le film, Allouache dit «ne pas céder» et décide de ne répondre à aucune de ces «injonctions». Criant au scandale, il se dit victime d’«un violent lynchage médiatique orchestré depuis une semaine par des agitateurs et relayé par certains journaux, des télévisions et sur les réseaux sociaux en Algérie». Il dit avoir attendu une réaction officielle pour s’exprimer. A propos de l’aide accordée par le ministère de la Culture, le cinéaste répond que «la sélection d’un film à un festival, fût-il israélien, n’engage ni l’Etat algérien, qui n’est pas coproducteur du film, ni ses aides qui ne sont pas conditionnées par des critères de diffusion internationale». Sur ce dernier point, le ministre de la Culture avait soulevé, il y a quelques semaines, la pertinence d’inclure une clause dans les contrats de coproduction interdisant toute participation en Israël ou dans une festivité organisée par ce pays. Merzak Allouache considère que ces sommations «ne relèvent pas, à l’évidence, des procédures de l’Etat de droit, mais qui préparent peut-être, à mon encontre, une mesure d’interdiction de tourner en Algérie», a-t-il déclaré. Qualifiant chacun de ses tournages comme «un acte de résistance» contre l’autoritarisme et l’intimidation, le réalisateur d’Omar Gatlato n’a donné aucune explication étayée par des arguments convaincants sur sa participation dans un festival organisé dans un pays colonialiste, coupable de crimes contre l’humanité et réprimant dans le sang la résistance du peuple palestinien, depuis plus de soixante ans. «Je suis fier, écrira-t-il encore, de tous ces films qui témoignent de l’histoire de mon pays et dans lesquels j’ai pu imposer ma liberté de pensée et de création.» Une raison supplémentaire qui aurait dû l’inciter à refuser d’associer l’histoire de l’Algérie à une entreprise aussi suspecte.
R. Mahmoudi

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