Les accusations de Bouchouareb contre Rebrab préludent à un procès : vers une affaire Khalifa bis ?

La dernière charge du ministre de l’Industrie et des Mines contre le patron du groupe Cevital serait le prélude à un procès en justice qui serait en voie d’être intenté par l’Etat algérien. Abdesselam Bouchouareb avait accusé, dans une sortie inattendue, l’homme d’affaires Issad Rebrab de «fausses déclarations» et de «transferts illicites de devises». Ce dernier s’est défendu, à travers ses propres médias – un quotidien francophone et un journal électronique –, estimant qu’il n’avait rien à se reprocher, car ayant toujours «agi dans la transparence». Issad Rebrab en veut pour preuve la «confiance» dont il jouirait auprès des autorités françaises et qui lui a permis le rachat de l’usine Brandt en France «avec ses fonds propres» – sa fortune s’élèverait à quatre milliards de dollars. Or, le gouvernement Sellal ne l’entend pas de cette oreille. Des sources concordantes indiquent, en effet, que l’attaque de Bouchouareb ferait suite à une enquête qui serait en cours et ne concernerait pas que le groupe Cevital. Abdelmalek Sellal aurait, apprend-on, demandé que l’enquête soit élargie aux services des douanes et à la Banque d’Algérie pour déterminer les complicités dans la surfacturation de produits importés par Issad Rebrab et les facilitations obtenues pour le transfert des devises qui ont servi au rachat de deux usines en faillite, en France et en Italie, Brandt et Lucchini. «Issad Rebrab a trompé le gouvernement lors de l’acquisition de Brandt. Nous avons tout un dossier avec des preuves à l’appui», avait notamment déclaré le ministre de l’Industrie qui a dit vouloir «dire toute la vérité au peuple algérien» concernant «la supposée volonté de Rebrab de doter le pays d’investissements». Le ministre avait accusé carrément cet industriel de vouloir introduire du «vieux matériel, déclaré de surcroît au double de sa valeur, en Algérie pendant qu’il offre du matériel neuf aux Français». Bouchouareb avait évoqué une affaire d’équipements destinés à sa chaîne de montage de lave-linge en Algérie, bloqués par les douanes, car, avait-il expliqué, «ils sont vétustes» et «proviennent de l’usine Brandt rachetée en France et au sein de laquelle des équipements neufs ont été installés en réponse à l’exigence de la partie française». Le ministre de l’Industrie avait également révélé que le patron de Cevital «a voulu surfacturer les équipements en question en déclarant une valeur de 5,7 millions d’euros, soit le double de la valeur réelle». Est-ce le début de la fin pour le groupe familial Cevital après plusieurs de décennies de prospérité sur fond de controverse sur l’origine de la richesse de cet ancien employé de la défunte Société nationale de sidérurgie, SNS ?
Karim Bouali

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