Sellal : «Le contrôle des importations va s’intensifier»
Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a indiqué, aujourd’hui mercredi à Biskra, que le contrôle des importations allait s'intensifier, mais sans compromettre les approvisionnements de l'outil de production et la disponibilité des produits sur le marché. «Les actions visant le contrôle des importations s'intensifieront sans pour autant entraver les approvisionnements de l'outil de production ou la disponibilité des produits au niveau du marché national», a affirmé Sellal dans son allocution prononcée à l'ouverture des travaux de la 18e réunion de la tripartite (gouvernement, syndicat et patronat). «Le marché algérien doit rester accessible, libre et ouvert, avec des règles fixées par l'Etat et appliquées par lui en toute transparence», a-t-il ajouté. Abordant les finances publiques, le Premier ministre a souligné que les dispositions contenues dans la loi de finances complémentaire 2015 et le projet de loi de finances 2016 «visent l'optimisation des recettes du budget de l'Etat, une plus grande rationalisation des dépenses, le soutien aux entreprises, la facilitation de l'investissement ainsi que l'encouragement du secteur national productif». Il a aussi avancé que l'objectif de croissance pour 2016 avait été fixé à 4,6% (1 point de plus qu'en 2015) et qu'il est réalisable, «illustrant cette volonté de favoriser la croissance, alors que les dépenses budgétaires globales continueront d'enregistrer des baisses (-8,9% par rapport à l'exercice 2015)». Selon lui, la production nationale des hydrocarbures connaîtra une augmentation de 4% d'ici la fin de l'année 2015, qui se poursuivra durant l'année 2016. Il a, par ailleurs, précisé que les efforts de rationalisation des dépenses «seront ciblés et épargneront les couches défavorisées, car nous sommes pour un Etat fort, régulateur d'une société libre dans ses initiatives et solidaire des plus faibles». Pour Sellal, «notre patriotisme économique implique le soutien à tous les opérateurs nationaux à condition qu'ils respectent les règles et qu'ils n'aient pas des pratiques de concurrence déloyale». En effet, a-t-il poursuivi, «les mesures les plus contraignantes seront aisément acceptées si elles sont appliquées à tous dans une totale transparence».
«Les banques privées ne doivent pas se limiter au financement du commerce extérieur»
Abdelmalek Sellal a exhorté les banques privées «à ne pas se cantonner au financement du commerce extérieur», tout en appelant les banques publiques à «rationaliser» la gestion des crédits à l'économie. «Les banques publiques sont appelées à rationaliser la gestion des crédits à l'économie et les banques privées à participer à l'effort de développement national et à ne pas se cantonner principalement au financement du commerce extérieur», a déclaré le Premier ministre dans son discours d'ouverture des travaux de la tripartite. Selon M. Sellal, de nouvelles dispositions seront prises pour améliorer cette situation : «Ce n'est pas possible de continuer à ce rythme. Il faut aller à la création d'un maximum d'entreprises créatrices de richesse». «Les établissements financiers sont encouragés à l'effet d'accompagner les entrepreneurs et les porteurs de projets à travers le développement des crédits à l'économie qui ont, certes, progressé de 22,7% en 2015, mais qui doivent encore augmenter, car notre objectif est de permettre aux entrepreneurs d'investir plus», a-t-il ajouté. Evoquant les défis auxquels fait face le pays dans la conjoncture actuelle, Sellal a indiqué que tous les efforts et capacités du gouvernement étaient orientés vers la réunion des conditions d'émergence d'une base productive et industrielle nationale moderne et compétitive à travers l'amélioration de l'environnement de l'entreprise qu'elle soit publique ou privée. Dans ce sens, il a cité une procédure simplifiée qui a été mise en place récemment pour encadrer la gestion du foncier industriel ouvert également à l'investissement privé. Il a alors assuré que «d'ici six (6) mois, le problème du foncier destiné à l'investissement sera totalement résolu». Sellal a indiqué, dans ce contexte, que les walis avaient reçu des instructions «fermes» pour soutenir et accompagner les projets d'investissement. Le Premier ministre a également fait savoir que le projet de loi relative à la promotion de l'investissement introduirait de «nouvelles dispositions incitatives» devant clarifier et assouplir les règles d'investissement avec le maintien de la règle du 51/49%. Evoquant le climat des affaires, Sellal a affirmé que la majorité des actions retenues au titre du plan national «Doing business» avait connu une mise en œuvre effective par des amendements législatifs et réglementaires ainsi que des simplifications de procédures. De plus, il a rappelé que la promotion de la production nationale bénéficiait de la réintroduction, en sa faveur exclusive, du crédit à la consommation ainsi que de la mise en place du dispositif des licences d'importation.
R. N.