Selon des experts : la France préparerait une intervention militaire dans le sud de la Libye

La France se prépare-t-elle à passer à l’action militaire dans le Sud libyen ? Des experts algériens établis en France le pensent. Ces experts en géostratégie se sont adressés à Algeriepatriotiquepour faire part de leur conviction déduite de la lecture de certains articles publiés par des sites spécialisés en posant la question de savoir à «qui profiterait, tant sur le plan interne que sur le plan régional, une éventuelle intervention à notre flanc du sud-est ?» Ils citent, d’abord, la Defense Security Cooperation Agency, qui annonce que le département d'Etat a approuvé la vente à la France de 200 missiles air-sol Hellfire pour équiper les hélicoptères Tigre de l'Alat, ainsi que des équipements associés, et le soutien logistique pour un coût estimé à 30 millions de dollars. Le site précise que cet achat est destiné aux «forces françaises engagées activement dans les opérations au Mali et en Afrique du Nord, en leur fournissant la capacité d'engager avec succès des cibles avec minimum de dommages collatéraux». Autre fait évoqué par ces experts, qui ont requis l’anonymat : l’armée française organise dans l’est de la France un important exercice tactique interarmées qui se termine aujourd’hui mardi. Les manœuvres portent le nom de la localité libyenne Murzuq et cela risque de relancer, selon un site spécialisé, «les spéculations sur une intervention militaire dans le sud de la Libye pour y chasser les groupes djihadistes qui s’y sont installés». «Murzuq est le nom d’une localité située dans le sud de la Libye, région souvent qualifiée par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, de «hub terroriste», précise la même source, qui nuance toutefois l’éventualité d’une telle intervention en se basant sur les différents rapports diffusés à l’occasion de l’examen des crédits accordés à la défense pour 2016, qui montrent que «les forces françaises n’ont pour le moment pas les moyens de se lancer dans une nouvelle opération extérieure, compte tenu de leur fort engagement actuel». D’après cette source, les manœuvres tactiques visent à préparer les unités participantes à un prochain déploiement dans la bande sahélo-saharienne, dans le cadre de l’opération Barkhane. L’accent est mis sur les moyens conséquents engagés (essentiellement aériens) et sur 550 hommes qui participe aux manœuvres ainsi que sur les exercices au programme (exfiltrations héliportées, protection de points sensibles, saisies de caches d’armes, enlever une position occupée par des groupes armés, etc.). Enfin, le troisième élément cité par les experts est le point de situation concernant la force Barkhane, «marquée par l’achèvement de la montée en puissance de la composante aéromobile». La force Barkhane conserve un rythme opérationnel soutenu, fait-on observer dans ce point de situation. Les experts fondent également leurs inquiétudes sur une déclaration de Le Drian qui avait qualifié, en décembre 2014, le sud de la Libye de «hub terroriste», tout en excluant, à l’époque, d'y envisager une intervention militaire directe ; il avait affirmé que la militarisation du terrorisme «exige une réponse militaire». Ils citent également la dernière déclaration d’Abdelfatah Al-Sissi et la visite du général Haftar à N’Djamena, le 15 octobre dernier. Quoi qu’il en soit, une intervention militaire française serait mal vue par les pays de la région. Récemment, le Premier ministre tunisien, Habib Essid, a expliqué il n'existe pas de solution militaire à la crise en Libye, secouée par un conflit opposant deux camps politiques adverses et plongée dans un chaos qui facilite les activités des groupes terroristes et leurs mouvements dans la région du Sahel. Jean-Yves Le Drian vient d’annoncer la découverte par l’armée française de caches d’armes au nord-est du Mali, par où passent les armes destinées aux groupes terroristes de la région. L’enlèvement dimanche de deux membres de l'ambassade de Serbie, par un groupe armé, dans la ville de Sabrata, à l'ouest de la Libye, à environ 80 km de la capitale libyenne, Tripoli, alors qu'ils se rendaient en Tunisie, confirme la situation d’instabilité et d’insécurité qui règne dans ce pays.
Houari Achouri
 

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