Amar Saïdani improvise une réunion avec des partis microscopiques : le SG du FLN en perte de vitesse
Malgré le rejet catégorique de l’opposition et des principaux alliés du pouvoir de son initiative politique pour un front de soutien à Bouteflika, le secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, n’y renonce pas. Pour donner l’impression que sa démarche commence à susciter de l’intérêt, il a réuni dans une fastueuse villa, sur les hauteurs d’Alger, une quinzaine de formations politiques microscopiques, conviées à une «zerda» pour tenter de créer des «interférences» et de faire croire qu’il bénéficie du soutien et de l’adhésion de la classe politique à son projet mort-né. Mais quelles sont ces formations venues assister à cette réunion qui a duré à peine trois quarts d’heure ? Le PNSD, dirigé par Mohamed Chérif Taleb, qui tète la mamelle du pouvoir depuis longtemps. Voilà un grand soutien dont va s'enorgueillir Amar Saïdani qui n’a pas réussi à faire venir un simple représentant du RND ou encore du MPA d’Amara Benyounès, deux partis qui ont énergiquement mené campagne pour un 4e mandat au profit du président Bouteflika. Le PNSD a même demandé que soient clarifiées certaines questions avant de «décider» d’adhérer à la proposition d’Amar Saïdani. «Certaines questions méritent d'être élucidées avant que le parti ne décide d'adhérer à l'initiative», a précisé Mohamed Chérif Taleb qui a rappelé le «pôle national» lancé par son parti en 2012 et qui avait connu l'adhésion de beaucoup de partis sans le FLN, bien entendu. Le secrétaire général du FLN a également convié des associations satellitaires pour faire nombre. Amar Saïdani veut se donner la légitimité au sein d’abord de son propre parti qu’il n’a pas pu avoir lors du 10e congrès, contesté par les redresseurs. Il cherche aussi une légitimité politique qui lui permettrait de se placer pour les futures échéances présidentielles, lui qui a déjà assuré que le FLN ne soutiendra aucun un autre candidat. Autrement dit, Amar Saïdani envisage d’ores et déjà de succéder à Bouteflika, grâce à un «gros appui» dont il se targue dans les coulisses. C’est d’ailleurs son ambition présidentielle qui explique ses attaques contre Ahmed Ouyahia, qu’il voit comme un sérieux concurrent au sein du régime. Mais Amar Saïdani semble avoir fait de mauvais calculs en espérant avoir dans son «giron» à la fois les formations au pouvoir et les partis de l’opposition. Après ses graves dérapages remettant en cause la position algérienne sur l’affaire du Sahara Occidental, Amar Saïdani complique encore davantage sa tâche de rassembler des forces politiques autour de son initiative vouée à l’échec, dès lors que son seul «allié», le RND, qui aurait pu lui conférer un semblant de légitimité, l’a clairement rejetée.
Rafik Meddour
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