Un tribunal militaire averti

Par Saâdeddine Kouidri – L’injustice envers le général Hassan me rappelle celle faite au journaliste Benchicou qui avait été condamné à deux ans de prison pour un délit qui n’a été décrété que postérieurement ! Mohamed les a purgés, malgré son innocence, je ne le souhaite pas pour le général, car on ne sort pas indemne d’une injustice et de la privation de liberté, surtout quand on traîne des maladies chroniques à un âge avancé. Les deux hommes avec d’autres ont échappé aux mains des terroristes pour tomber dans la nasse de l’instrumentalisation de la justice par des oligarques. L’oligarchie semble prendre de l’ampleur, jusqu’à instrumentaliser un tribunal militaire contre un général à la retraite avec comme témoin à charge un truand ! Cela ressemble aux méthodes de la CIA et celle d’Obama le tueur au drone. Les techniques de la police judiciaire civile ou militaire, comme celles des terroristes, s’enchevêtrent de plus en plus et s’universalisent jusqu’à devenir une arme commune aux pouvoirs, aux oligarques qui l’utilisent contre les peuples les plus démunis, les hommes les plus honnêtes qui finissent par les gêner. On peut illustrer la justice algérienne actuelle par ces deux faits saillants : un chef terroriste est en liberté et élevé au stade de personnalité nationale et un général des services antiterroristes en prison, privé de liberté. Défendre la liberté peut donc être punissable, terroriser le peuple peut être louable, tel est le message délivré par le tribunal militaire d’Oran, ce 26 novembre 2015, par cette condamnation du général Aït Ouarabi Abdelkader dit Hassan. «Arrêté chez lui à 21h30, il est resté sans l’assistance d’un avocat pendant plus d’un mois. » Pendant le procès, son avocat nous apprend que «pour charger le général, la justice militaire a convoqué un grand trafiquant qui fait l’objet de plusieurs mandats d’arrêt». Sur ces deux faits seulement, ajoutés à la sanction qui est la plus sévère dans ce cas, on peut conclure que le tribunal a été injuste avec le général à la retraite. La question qui me tarabuste est pourquoi ses avocats ne convoquent pas le chef d’état-major non pas en tant que président du Conseil supérieur de la fonction militaire devant lequel le dossier de Hassan a été déféré depuis 2014, mais en tant que témoin, puisqu’il lui a accordé la citation de mérite pour son courage, sa bravoure et son professionnalisme ? Je me demande aussi pourquoi l’avocat Aït Larbi a convoqué le général Toufik tout en sachant que ce dernier a écrit une lettre sur ce cas au président Bouteflika, restée sans réponse ! J’espère qu’il n’est pas trop tard pour pallier cette erreur judiciaire du tribunal de Mers El-Kebir. La justice doit délivrer une décision digne pour les honnêtes gens. «Durant toute ma carrière, j’ai servi mon pays avec honnêteté, j’ai fait mon travail avec honnêteté et j’espère que vous, lorsque vous entrerez en délibération, vous rendrez votre décision en toute honnêteté.» Dixit le général Hassan à ses juges. Aujourd’hui, cette prière est adressée à la Cour suprême.
S. K.

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