Langue de bois ou langue de veau ?

Par Abderrahmane Zakad – Zigomar : Vous avez déclaré, monsieur le ministre, que Toufik a usé de violence, d’une violence extrême. Détaillez.
– J’ai beaucoup de respect pour Toufik, mais il ne devait pas utiliser mes canaux pour ce qu’il a dit dans sa lettre.
Zigomar : Avez-vous lu la lettre ?

Par Abderrahmane Zakad – Zigomar : Vous avez déclaré, monsieur le ministre, que Toufik a usé de violence, d’une violence extrême. Détaillez.
– J’ai beaucoup de respect pour Toufik, mais il ne devait pas utiliser mes canaux pour ce qu’il a dit dans sa lettre.
Zigomar : Avez-vous lu la lettre ?
– Non, mais j’imagine ses propos. Je suis écrivain, je sais ce qu’écrire veut dire. Moi, j’ai été mis à ce poste pour mettre de l’ordre dans la presse et les médias. La preuve ? J’ai constitué une commission pour délivrer les cartes de presse.
Zigomar : Oui, mais Beliardouh, le journaliste de Tébessa, s’est suicidé pour harcèlement après avoir été agressé, humilié et séquestré par un notable connu de la ville.
– J’ai beaucoup de respect pour le journaliste Beliardouh, mais il ne devait pas se donner la mort.
Zigomar : Il a subi un bishil intenable.
– C’est quoi le bishil ?
Zigomar : C’est un terme chinois équivalent à notre hogra hormis que le bishil chinois va jusqu’au suicide.
– J’ai beaucoup de respect pour les chinois, mais je ne vois pas le rapport entre bishil et hogra.
Zigomar : Pourtant Zabana a été guillotiné sans procès, sans preuve. La guillotine c’est terrible.
– J’ai beaucoup de respect pour le docteur Guillotin. Il a inventé une machine qui évite la souffrance.
Zigomar : Oui, éviter la souffrance est une chose, mais Zabana a perdu la vie.
– J’ai beaucoup de respect pour Zabana. Il ne devait pas commettre un attentat qui risquait d’enclencher un processus incontrôlable et irréversible. Sachez que couper la tête dans le cadre de la loi est une chose, perdre la vie c’est autre chose.
Zigomar : le dernier mot de la fin, monsieur le ministre.
– J’ai beaucoup de respect pour la vérité, la justice et la déontologie.
Zigomar : Avez-vous abandonné l’écriture de roman.
– J’ai beaucoup de respect pour le roman pour abandonner. Je suis sur un nouveau livre : «La langue de veau au service de la déontologie».
A. Z.
Agitateur culturel
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.