Bouteflika : «Aït Ahmed se refusait à la surenchère»

Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a qualifié jeudi le défunt Hocine Aït Ahmed de «sommité dont les valeurs humaines, la finesse et l'intelligence politique inégalées» avaient «éclairé un pan de l'histoire du militantisme algérien et marqué de leur empreinte l'histoire de tous les mouvements de libération de par le monde». Dans un message de condoléances adressé à la famille et proches du défunt, le président Bouteflika a écrit : «L'un des grands hommes de l'Algérie, un éminent militant et un dirigeant historique hors pair, le moudjahid Hocine Aït Ahmed vient de nous quitter, puisse Dieu Le Tout puissant l'accueillir en Son vaste paradis aux côtés de ceux qu'il a comblés de Ses bienfaits et entourés de Sa grâce éternelle». «Louanges à Dieu, à la volonté duquel nous ne pouvons que nous résigner, car nul n'est éternel. Mais il peine à l'Algérie de perdre une sommité de la trempe de Hocine Aït Ahmed dont les valeurs humaines, la finesse et l'intelligence politique ont éclairé un pan de l'histoire du militantisme algérien et marqué de leur empreinte l'histoire de tous les mouvements de libération de par le monde» a poursuivi le chef de l'Etat. «Dirigeant historique du mouvement national et de la Révolution algérienne, le défunt intègre, à la fleur de l'âge, le Parti du peuple algérien (PPA) puis le Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) où il perce rapidement en faisant preuve d'une intelligence vive et prompte et de beaucoup de bon sens, forçant ainsi l'admiration et le respect de ses compagnons qui se joignent à lui pour se frayer un chemin sur la voie de la libération, par la réflexion et la recherche des meilleures voies à même de lutter contre l'occupant», lit-on dans le message. «Ce même occupant qui l'a persécuté, emprisonné et torturé sans pour autant entamer sa détermination et sa volonté à défendre sa cause juste. Il poursuit dans les geôles sa lutte acharnée, mû par une foi inébranlable en la justesse de sa cause et par un courage héroïque, jusqu'à ce qu'il parvienne miraculeusement à s'évader de prison», a encore écrit les président Bouteflika. «Jouissant de la liberté et d'une volonté plus forte, il poursuit sa lutte et se rend au Caire où il fonde le Bureau du Maghreb aux côtés d'autres leaders dont Lahbib Bourghiba, Allal El-Fassi, Salah Benyoussef et Mohamed Khider, qui ont par la suite pris les rênes de leurs pays après l'indépendance», a-t-il rappelé. «Je ne saurais me consoler de la disparition de cet homme fidèle à sa patrie, soucieux de l'unité de sa Nation, courageux dans ses positions, attaché à ses principes, affable, constructif dans ses critiques, digne dans son opposition à l'égard de certains responsables dont il contestait le mode de gouvernance et la méthode de gestion. Un homme qui se refusait à la surenchère et aux compromissions lorsqu'il s'agissait de questions cruciales intéressant sa patrie», a écrit le président de la République. «Je n'oublierai point son courage, ni sa bravoure et son charisme qui ont marqué les différents évènements liés à l'Histoire de l'Algérie, depuis l'Organisation spéciale (OS) qu'il a présidée à une période des plus sombres, jusqu'à ses positions courageuses et ses avis judicieux qui éclairaient les nombreuses rencontres et conférences internationales, en passant par son évasion des geôles du colonisateur, la fondation du bureau du Maghreb où il avait grandement contribué à faire connaître les pays arabes d'Afrique du nord, le détournement par l'armée française de l'avion qui le transportait avec ses compagnons dans une opération de piraterie inédite, la menace qui pesait sur les frontières algériennes et qu'il a vite écartée en les défendant avec tout son attirail et ses hommes, son rôle dans le Gouvernement provisoire dont il devient membre alors qu'il est incarcéré et dans l'opposition où il fut une icône incontestée», a ajouté le chef de l'Etat. «Ni moi, ni le peuple algérien, ni l'Histoire n'oublierons le regretté Hocine Aït Ahmed qui s'était dévoué pour son pays, qui est resté fidèle à son peuple et a honoré le serment. L’Algérie a perdu en la personne de Hocine Aït Ahmed un de ses grands hommes qui a accompli avec abnégation et dévouement son devoir de militant et de moudjahid», lit-on dans le message. «Le souvenir des hommes de la trempe de Aït Ahmed dont les actions et les réalisations profitent, tels des épis cultivés à travers le temps, aux générations successives, demeure gravé dans les mémoires et leur souvenir vivace dans les cœurs», a jouté le président Bouteflika. «Je prie Dieu d'entourer le défunt de sa Sainte miséricorde, de l'accueillir en Son vaste paradis aux côtés de ceux qu'il a gratifiés de Ses bienfaits et entourés de Sa grâce éternelle. Je prie Dieu également d'assister ses proches et compagnons de lutte dans leur douleur, de leur accorder sérénité et quiétude».
R. N.

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