Louisa Hanoune : «Certains responsables veulent nous faire revenir à l’indigénat»

Louisa Hanoune refuse de se taire. Malgré les pressions et les attaques dont elle fait l’objet, la pasionaria du Parti des travailleurs (PT) continue son offensive contre le «pouvoir parallèle» et les «serviteurs de l’ancienne puissance coloniale». Dans un meeting tenu aujourd’hui samedi à Alger, cette ancienne candidate à la magistrature suprême met l’accent sur l’actualité brûlante, en accusant, d’emblée, les détenteurs de l’argent sale de chercher à «nuire à sa famille et à sa réputation». Mais cette militante aguerrie les défie et assure que leurs «agissements» ne font qu’augmenter sa volonté de poursuivre son «combat juste» pour une Algérie souveraine, forte et prospère. Tout au long de son meeting, qui n’est que le début d’une série de sorties sur le terrain à travers l’ensemble du territoire, Louisa Hanoune ne semblait nullement affectée par la «campagne de dénigrement» qui la cible depuis quelques semaines. Pour elle, les attaques dont elle fait l’objet sont symptomatiques d’un état de panique chez les «détenteurs du pouvoir de l’ombre». «Nous avons tapé dans le mille. Et la preuve que notre constat juste a suscité des réactions épidermiques de ceux qui n’ont plus d’arguments à faire valoir», a-t-elle assuré, sous un tonnerre d’applaudissements d’un public visiblement acquis à sa cause. Dans la salle, on distingue facilement la moudjahida Zohra Drif-Bitat et l’ancienne ministre Khalida Toumi. Louisa Hanoune axe son intervention sur ce qu’elle qualifie de «serviteurs de l’ancienne puissance coloniale». Elle ne donne pas de noms. Mais elle affirme qu’ils sont partout au sein de l’appareil de l’Etat. Il y en a même des ministres et autres «tireurs de ficelles dans l’ombre». La patronne du PT s’interroge une nouvelle fois sur qui dirige le pays. Pour étayer ses propos, elle évoque le dernier Conseil des ministres. «Dans le communiqué final, on annonce que l’avant-projet de révision de la Constitution a été examiné et approuvé. Quelques heures après la publication de ce communiqué, une source dite “officielle” dit à l’APS que le président de la République a ordonné la rectification de l’article 51 de ce projet. Qui se cache derrière cette source officielle qui ose corriger un Conseil des ministres ? C’est pour nous la preuve parfaite de ce pouvoir parallèle que nous dénoncions quotidiennement. Un pouvoir qui dirige le pays en dehors des circuits officiels. Voilà un véritable danger pour le pays», a-t-elle insisté. Louisa Hanoune maintient ses positions sur la Constitution qu’elle estime «en deçà» des attentes du peuple. Elle dénonce le choix de la voie parlementaire. Pour elle, quand on touche à la Constitution, on doit aller vers le peuple, qui est la source du pouvoir. La SG du PT parle de nouveaux «traîtres à la nation», ces hauts responsables au «service» de l’ancien système colonial. «Certains responsables veulent nous faire revenir à l’indigénat. Ils livrent le pays, ses ressources et ses richesses aux anciens colons», a-t-elle asséné, visant clairement la France qui ne cesse de décrocher d’importants marchés en Algérie. Louisa Hanoune revient sur la loi de finances à laquelle elle s’est opposée dès son annonce. Elle affirme qu’elle a été conçue pour «siphonner» les deniers publics. Elle maintient encore une fois son combat pour la faire tomber. «C’est une loi de finances antisociale et antinationale. Elle remet en cause la souveraineté de notre pays», a-t-elle martelé. Louisa Hanoune assure, par ailleurs, que rien ne pourra décourager ou détourner son parti de sa voie et de ses objectifs qui ne sont que ceux de défendre les intérêts du peuple. Allusion faite au «mouvement de redressement» lancé par un ex-député du PT.
Sonia Baker
 

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