Le Quai d’Orsay change de chef : Fabius paye cash l’échec de la France en Syrie

Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a annoncé, aujourd’hui mercredi, qu'il quittait le Quai d'Orsay en expliquant qu'il venait de participer à son dernier Conseil des ministres. Selon la presse parisienne, Fabius serait pressenti pour présider le Conseil constitutionnel. Avec ce départ, c’est toute la politique étrangère, notamment arabe, de la France qui est appelée à changer et à adopter une nouvelle orientation. Connu pour son alignement atlantiste zélé et son pro-sionisme à tous crins, Laurent Fabius s’est distingué, depuis sa désignation à la tête de la diplomatie en 2012, par un soutien effréné aux soulèvements dans le monde arabe. Il s’est particulièrement investi dans la crise syrienne, en mettant en place, avec ses alliés turc et qatari, une «Coalition nationale syrienne», calquée sur le modèle libyen post-Kadhafi. Pendant son règne, la diplomatie française a organisé, à plusieurs reprises, des réunions des «amis du peuple syrien» avec des pays alliés et donateurs pour soutenir financièrement la rébellion armée en Syrie. Il faisait du départ de Bachar Al-Assad la condition sine qua non pour amorcer tout dialogue entre le gouvernement et l’opposition. Il milita pendant des années pour accentuer les sanctions internationales contre Damas. Mais depuis l’intervention militaire russe en Syrie, et la relance du processus de dialogue sous l’égide de Washington et Moscou, Paris se retrouvait désormais seul, avec Londres, après le grand virage que connaît la crise syrienne depuis deux jours, suite à la déclaration du secrétaire d’Etat américain John Kerry, lequel a finalement décidé d’adhérer à l’option russe qui préconise un dialogue ouvert et sans préalable entre les belligérants, en écartant, pour la première fois, la condition du départ du président Al-Assad. Paris a d’abord tenté de faire pression sur l’Union européenne pour obtenir la levée de l’embargo sur les armes destinées à l’opposition, en vain. Laurent Fabius, le plus zélé de tous les chefs de diplomatie occidentaux, décide donc avec son homologue britannique d’outrepasser l’Union européenne pour annoncer l’intention de son pays de «passer à l’acte», en violation flagrante du droit international. Avant d’annoncer la décision de son gouvernement, Laurent Fabius publie une tribune dans le journal socialiste Libération,où il tente de justifier sa décision, en essayant de remettre au goût du jour la campagne qui a suivi la croisade contre la Libye en 2011, mettent en relief la situation alarmante des populations, «massacrées» selon lui, par les «milices du régime» qui «frappent indistinctement hommes, femmes, enfants». Et de jouer, comme d’habitude, sur les sentiments : «Les corps ensanglantés, allongés sur des lits d’hôpitaux, de trois enfants – 7, 9 et 11 ans – tués par un tir de missile sur le village d’Abou Taltal, dans la province d’Alep, sont devenus un des symboles de ce peuple qu’on assassine.» Cela dit, ce qui va porter le coup de grâce à la politique fabusienne, c’est la série d’attentats qui ont frappé Paris en janvier et novembre derniers. Recentrant ses priorités sur la lutte contre le terrorisme et Daech, la France, tout en adhérant au processus de dialogique (Genève I et II), abandonne son activisme diplomatique en faveur de la rébellion syrienne, et se met à l’avant-garde de la guerre contre le terrorisme, en initiant des frappes contre des positions de Daech dans les provinces syriennes. Il était clair que le va-t-en-guerre Laurent Fabius n’y avait plus sa place.
R. Mahmoudi
 

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.