Nordine Aït Hamouda : «Kadhafi a pleuré devant moi en évoquant le colonel Amirouche»
Nordine Aït Hamouda a raconté, hier soir, sur le plateau de Dzaïr TV, comment le leader libyen assassiné a pleuré en évoquant le colonel Amirouche et Djamila Bouhired. Cela s’est passé à la résidence présidentielle de Zéralda, lors d’une visite qu’il avait effectuée en Algérie. «Mouamar Kadhafi a demandé à me voir et m’a avoué qu’il a commencé à militer en vendant des photos du colonel Amirouche et de Djamila Bouhired à Tripoli», a rapporté le fils du colonel Amirouche. Mouammar Kadhafi reversait la recette de ses ventes à une caisse qui était chargée de financer la lutte armée en Algérie, a expliqué le dirigeant libyen qui n'a pas pu retenir ses larmes à l'évocation des noms du lion du Djurdjura et de l'héroïne de la Bataille d'Alger. Dans un autre registre, l’ancien vice-président de l’APN est revenu sur l’affaire de l’assassinat de Matoub Lounès, affirmant avec son franc parler habituel, qu’il a gagné son procès en diffamation qu’il a intenté aussi bien à Alger qu’à Paris contre la sœur du chantre de la chanson engagée amazighe, assassiné en juin 1998 à Takhoukht, dans la wilaya de Tizi Ouzou. «Malika Matoub m’a accusé à tort d’être derrière l’assassinat de son frère, mais elle semble ignorer que c’est moi qui ai mis une mitrailleuse kalachnikov et un pistolet automatique à la disposition de Matoub Lounès pour se défendre contre les terroristes», a révélé l’ancien chef des Patriotes qui dit avoir été blessé plusieurs fois. «Même quand le défunt Matoub Lounès avait été enlevé, sa mère et sa sœur avaient dit que nous étions derrière ce kidnapping», a encore affirmé Nordine Aït Hamouda qui fera une autre révélation lors de l’entretien qu’il a accordé à la chaîne de télévision d’Ali Haddad. «Avant de créer le RCD, nous avions eu une rencontre avec feu Hocine Aït Ahmed, le leader du Front des forces socialistes (FFS), que nous avions informé de notre intention de fonder un parti politique», a indiqué ce militant en froid avec la direction de son parti actuellement. Nordine Aït Hamouda a également confirmé avoir rencontré l’ancien chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) par l’entremise de Saïd Sadi. «Nous avions des contacts avec le patron des services secrets à l’instar de toutes les autres formations politiques et cela est tout à fait normal», a souligné le fils du colonel Amirouche qui n’a pas caché que son statut de descendant de ce héros de la Révolution faisait de lui un militant et un député «à part» ; presqu’intouchable, pourrait-on dire. Nordine Aït Hamouda a, par ailleurs, fait l’éloge du défunt président Ahmed Ben Bella dont il a dit qu’il était très «humain», affirmant que c’est lui qui l’a ramené à Alger et l’a pris en charge après l’indépendance.
Karim Bouali