Manœuvres algéro-tunisiennes à la frontière avec la Libye

Selon le correspondant du quotidien francophone La Nouvelle République à Tunis, les autorités algériennes et tunisiennes ont convenu d’organiser des manœuvres militaires communes dans les prochains jours. Le journal, citant une source sécuritaire, précise que ces manœuvres verraient la participation des forces militaires aériennes des deux pays voisins. Ces exercices devraient notamment mettre à l’épreuve la coordination entre les armées des deux pays pour faire face à une éventuelle menace des groupes terroristes de Daech installés en force en Libye. Si ces manœuvres s’inscrivent dans le cadre de la coopération militaire entre l’Algérie et la Tunisie, la décision intervient dans un contexte régional très précis, marqué notamment par des appels persistants pour une intervention militaire imminente en Libye. Car les deux pays, partageant de vastes frontières avec la Libye, devraient s’attendre, en cas d’attaques militaires, à un flux de terroristes vers leurs territoires. C’est pourquoi, d’ailleurs, les manœuvres mixtes devraient s’effectuer au confluent des trois pays, au sud-est du pays, d’après la même source. Voulue par la France, cette deuxième intervention en cinq ans a pour objectif d’attaquer les positions de Daech, à l’ouest de Tripoli, où ces terroristes occupent un vaste territoire qui inclut le terminal pétrolier de Syrte. Il va sans dire que cette intervention se ferait sans l’aval des autorités locales – divisées, certes, mais n'ayant pas épuisé toutes les voies de dialogue –, et sans l’appui des pays voisins, comme la Tunisie et l’Algérie. Le gouvernement algérien ayant toujours préconisé l’unité et la réconciliation entre Libyens comme les garantes de la paix et de la stabilité dans ce pays livré au chaos depuis le renversement de la Jamahiriya et l’assassinat de Mouammar Kadhafi par les troupes de l’OTAN en 2012. De son côté, la Tunisie a intensifié les mesures de prévention, ces derniers à mois, avec la construction notamment d’un «système d’obstacles» qui s’étend sur près de 200 km à la frontière avec la Libye. Le gouvernement tunisien s’est à maintes fois plaint de l’infiltration de terroristes à partir du territoire libyen pour perpétrer des attentats en Tunisie. N’empêche que Tunis n’a pas acquiescé aux pressions françaises pour mener des frappes en Libye, et refuse d’y prendre part.
R. Mahmoudi

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