Une contribution de Sonia-Linda S. – Benguenna et Bouokba au service de l’organe de l’ex-FIS

Il y a lieu de s’interroger sur les véritables motivations qui peuvent entraîner un journaliste à vouloir s’ériger comme l’avocat des causes extrêmes. Un professionnel dans le domaine de la communication devrait, en principe, mettre en avant, dans l’exercice de son métier, la recherche de la vérité conformément aux règles de l’éthique et de la déontologie qui régissent la profession ; mais basculer pour telle ou telle tendance politique, en étant de surcroît journaliste, cela veut tout simplement dire remettre en cause l’ensemble des acquis chers au métier, à savoir la liberté, l’impartialité et l’indépendance. En tous cas, il y a certains journalistes qui ne se soucient guère de bafouer ces principes fondamentaux pour une poignée de dollars, à l’image de notre consœur d’Al-Jazeera Khadidja Benguenna et du chroniqueur du quotidien arabophone Al-KhabarSaâd Bouokba, à travers leur apparition sur la chaîne de l’ex-FIS. Les deux journalistes ont accepté, semble-t-il, un deal avec Al-Magharibia pour une prestation rémunérée en échange d’un passage sur les plateaux de la chaîne, ou plutôt d’un show conçu selon un format obéissant à des règles inspirées stricto sensu des orientations du média connu pour sa proximité avec la mouvance islamo-salafiste et l’école dogmatique de la confrérie des Frères musulmans. Les deux journalistes qui se trouvent depuis quelques jours à Londres, aux frais d’Al-Magharibia, ont en effet pris part au show. Un show mis au point par la chaîne, qui a sorti pour l’occasion son chéquier afin de soigner son image, écornée par quatre années de contre-performance. Nos deux confrères n’ont d’ailleurs pas hésité à tirer à boulets rouges sur l’Algérie et ses acquis. Le secteur de l’information nationale en a eu pour son compte. Même la mémoire de nos confrères et de nos consœurs tombés sous les balles assassines des groupes terroristes affiliés à l’ex-FIS n’a pas été épargnée. Bouokba a brillamment accompli sa mission de dénigrement face à deux pseudo-journalistes de la chaîne, des scribouillards de premier plan, experts dans l’art de la manipulation et des basses besognes, en soulignant que les journalistes assassinés durant la décennie noire ont été victimes d’une machination cuisinée dans les sous-sols de la police politique de l’époque. Propos vite récupérés par l’autre manipulateur de la chaîne, le dénommé Salim Salhi, l’ennemi juré de la presse nationale d’expression française, pour en faire une vérité absolue.
En tous cas, pour rafraîchir la mémoire des deux invités de la chaîne du FIS, il n’y a plus de doute sur l’identité ou l’appartenance des terroristes qui avaient un jour dressé la liste des Algériens à éliminer physiquement, y compris les journalistes, ils sont connus de tous ceux qui ont vécu l’époque tragique. Qui ne se rappelle pas des dortoirs du Club-des-Pins, où des centaines de journalistes ont trouvé refuge durant les années de plomb pour échapper au climat de terreur imposé au pays par les mercenaires et les groupes terroristes ? Khadidja Benguenna, qui semble aujourd’hui frappée d’amnésie, avait alors fui dans la précipitation le pays, abandonnant derrière elle son boulot, sa famille et ses amies pour venir se réfugier à Londres, avant de décrocher un contrat avec Al-Jazeera et s’envoler pour le Qatar, où elle s’est fixée depuis. Ce constat n’a, semble-t-il, pas suffi également au chroniqueur d’El-Khabar,qui a lui-même vécu les affres de la décennie noire, il a lancé une violente diatribe contre l’ensemble des médias en Algérie, les traitant de médiocres, faisant en même temps l’éloge d’Al-Magharibia. Il a été jusqu’à affirmer que le média porte-voix de l’ex-Fis est un pionnier dans le paysage médiatique algérien, comme s’il en faisait réellement partie, surtout qu’il n’est désormais un secret pour personne que cette chaîne existe grâce à l’argent provenant des caisses de l’émirat du Qatar. Bouokba a été encore plus loin en soulignant qu’Al-Magharibia est à l’origine de l’ouverture du champ de l’audiovisuel en Algérie. Difficile de comprendre le raisonnement de notre confrère, quand on sait que la chaîne en question ne produit en tout et pour tout que trois ou quatre programmes de propagande de très mauvaise qualité, d’un point de vue journalistique, alors que le reste de sa grille est entièrement consacré à la rediffusion, sans parler de l’incompétence et du manque de professionnalisme de son staff. D’ailleurs, l’ensemble des observateurs considère que ce média est tout simplement un forum de propagande, au service d’un parti politique qui avait fait de la violence politique en Algérie son mode opératoire. Cela étant, les manœuvres d’Al-Magharibia et sa stratégie conçue pour taper sur tous les symboles d’une Algérie libre, démocratique, stable et prospère ne s’arrêteront pas là, ce média est déterminé à investir de gros moyens pour rallier à sa cause toutes les compétences nationales et élargir son audience. Il est donc temps pour les médias nationaux soucieux de préserver la stabilité du pays de se mobiliser pour faire déjouer ce projet diabolique qui vise à faire basculer tout un pays dans l’incertain.
De Londres, Sonia-Linda S.

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