Le ministre allemand de l’Intérieur chez Sellal : Merkel pressée de liquider les sans-papiers algériens

Les autorités allemandes veulent accélérer la procédure de renvoi des Algériens vivant en Allemagne en situation irrégulière ou auteurs d’actes illégaux. Les contacts se sont multipliés entre les responsables politiques des deux pays ces derniers jours. Après l’entretien téléphonique qui a eu lieu entre Sellal et la chancelière Angela Merkel, c’est au tour du ministre allemand de l’Intérieur d’être reçu par le Premier ministre à Alger. L’information est passée quasiment inaperçue et seule une dépêche de l’agence officielle APS, diffusée en début de soirée, fait état de cette visite de Thomas de Maizière dans notre pays. «La rencontre a permis d'aborder, en particulier, les relations bilatérales tant dans le domaine sécuritaire que dans celui de la circulation des personnes», ont précisé les services du Premier ministère. «L'entretien a, par ailleurs, été l'occasion de procéder à un échange de vues sur les questions internationales et régionales d'intérêt commun, notamment sur l'évolution de la situation dans la sous-région», a ajouté le communiqué du Premier ministère, qui précise que l’audience s'est déroulée en présence du ministre de l'Intérieur, Noureddine Bedoui. Le ministre de l’Intérieur de la République fédérale d’Allemagne était accompagné du ministre de l'Intérieur et des Sports de la Sarre, Klaus Bouillon, et du ministre de l'Intérieur de la Saxe, Markus Ulbig. Abdelmalek Sellal et Angela Merkel avaient eu un entretien téléphonique le 24 février dernier, qui a porté sur la même question, à savoir la circulation des personnes, les deux pays ayant décidé de «coordonner les actions conformément au cadre légal existant, en l'occurrence l'accord algéro-allemand sur la réadmission signé en février 1997. Ce protocole d’accord, ratifié en février 2006, stipule que «les autorités algériennes réadmettront sans formalité les ressortissants algériens séjournant de manière illégale sur le territoire national de la République fédérale d’Allemagne, même lorsque ceux-ci ne sont pas en possession d’un passeport ou d’une carte d’identité valides, à condition qu’il soit prouvé ou démontré de manière crédible que lesdites personnes possèdent la nationalité algérienne». Le protocole indique, néanmoins, que l’Algérie peut émettre des réserves en cas de non-conformité de la procédure à cet accord. En effet, est-il souligné, «si la partie algérienne considère que la mise en œuvre de (…) la reprise en cas d’erreur n’est pas conforme à l’esprit et à la lettre de cette disposition, elle peut, après consultation et provisoirement, suspendre la procédure de réadmission». Berlin a entamé la même procédure auprès des autorités marocaines pour accélérer l’extradition des ressortissants de ce pays vivant en situation irrégulière en Allemagne. Le flux de réfugiés syriens en Europe a donné l’occasion aux capitales occidentales de «remplacer» les Maghrébins «encombrants» par les nouveaux arrivants syriens – dont un grand nombre d’intellectuels et de travailleurs qualifiés – qui fuient la guerre dans leur pays et dont l’Europe compte bien profiter pour faire tourner son économie.
Karim Bouali

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