Polémique stérile à propos d’un prédicateur intégriste saoudien indésirable en Algérie

Dans ses tentatives désespérées de se faire valoir après le coup de boutoir qui lui a assené le ministre algérien des Affaires religieuses, Mohamed Aïssa, en lui refusant l’entrée en Algérie pour y donner des conférences, le prédicateur intégriste saoudien Mohamed Al-Arifi a trouvé chez la chaîne Ennahar TV, et son prédicateur attitré, Ali Aya, la planche de salut qui lui a permis de rebondir. Déclaré solennellement par Mohamed Aïssa persona non grata en Algérie, Al-Arifi est entré dans une rage indescriptible qui l’a discrédité aux yeux de ses fans, et l’amenant à être presque lâché par les médias arabes dominants, dont la chaîne de télévision Al-Arabiya, média à capitaux saoudiens basé à Dubaï. Au début, le cyberprédicateur, hyperactif sur les réseaux sociaux, a réussi à manipuler ses ouailles et une partie du public arabe, en voulant démentir ce qui, en réalité, n’avait jamais été dit par aucune source, à savoir qu’il aurait été refoulé à l’aéroport d’Alger, en affirmant n’avoir pas fait le voyage en Algérie pour en être expulsé. Or, le ministre Mohamed Aïssa avait clairement annoncé la décision de ne pas recevoir le prédicateur salafiste sur le sol algérien. Celui-ci a ensuite entretenu pendant deux jours une polémique insensée avec deux chaînes de télévision, Al-Arabiya et MBC, qu’il accusait de désinformation, et même de faire le jeu de la presse «safawie» (perse) et de l’organisation «terroriste» le Hezbollah, trahissant ainsi au passage son ressentiment à l’égard de l’Algérie qui n’a pas adhéré au mot d’ordre saoudien à la coalition contre la résistance libanaise. En réponse à la complaisance, jamais gratuite, d’Ennahar et de l’imam islamiste Ali Aya, le wahhabite Al-Arifi estime que son honneur est sauf dans cette affaire, «grâce, écrit-il, à la bienveillance et au professionnalisme des médias algériens» (sic). Tout ce que cette chaîne a fait, en réalité, se résume à un mini-entretien sollicité auprès du ministre Mohamed Aïssa pour des explications sur cette histoire, lequel ministre a réitéré la même position, inébranlable. Al-Arifi, comme Ennahar TV, y ont vu la seule chose qui les intéresse : le fait que le prédicateur saoudien n’a pas été refoulé ! Toute cette polémique aussi stérile que pernicieuse a servi d’écran de fumée pour occulter un vrai débat autour de la décision, inédite et courageuse, annoncée par un membre du gouvernement, qui pointe la responsabilité des prédicateurs salafistes dans la diffusion et la légitimation de la violence qui martyrise les sociétés arabes et hypothèque leur avenir. Il va sans dire que, dans ses innombrables commentaires postés sur sa page Facebook et sur Twitter, le prédicateur wahhabite n’a, à aucun moment, nié les accusations dont il fait objet et qui ont amené le gouvernement algérien à le déclarer indésirable dans notre pays. Au contraire, il continue à répandre les mêmes fatwas offensives et fielleuses, et prodiguer les mêmes dogmes enrobés d’exégèse et de hadiths.
R. Mahmoudi

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