Le blocus américain s’effrite

Par Kamel Moulfi – Le fait qui domine l’actualité internationale, pourtant déjà pleine d’événements majeurs, se déroule sur le continent américain et a pour théâtre Cuba, cette petite île de la liberté qui reçoit Barack Obama, le président des Etats-Unis, une grande puissance dont les dirigeants successifs ont cru, depuis la fin des années 50 du siècle dernier, qu’ils pouvaient étouffer par le blocus une révolution défendue avec courage et obstination par tout un peuple. Le blocus imposé par le voisin américain s’effrite alors que Cuba est classée parmi les pays à indice de développement humain très élevé. Sans commentaire. Sa levée progressive comporte des avantages pour Cuba, mais aussi pour les Américains. Les citoyens des Etats-Unis sont maintenant libres d’aller à Cuba individuellement, pour des motifs d’«étude» et pas seulement en groupe, mais l’interdiction du tourisme est encore en vigueur. Il ne leur est plus interdit d’acheter des produits cubains, comme le rhum et les cigares. Le signe indiscutable de l’échec de la démarche agressive des Etats-Unis est apparu en décembre 2014 avec l’annonce du processus de rétablissement des relations entre les deux pays, confirmé par les visites, l’été dernier, du ministre cubain des Relations extérieures, Bruno Rodriguez Parrilla, à Washington, puis celle du secrétaire d’Etat américain, John Kerry, à Cuba. Le processus suit son cours. Hier, à La Havane, l’avion officiel qui a transporté Obama, accompagné de sa femme et ses deux filles, a atterri dans un aéroport qui porte le nom de José Marti, héros national cubain, comme pour annoncer la somme de symboles que revêt cette visite officielle historique, sans précédent depuis 88 ans. Quelques heures avant – deuxième symbole –, c’est Nicolas Maduro, le président du Venezuela, qui a été accueilli au même endroit que Barack Obama. Le message est clair, Cuba ne change pas et ne transige pas sur sa politique de solidarité avec les pays du continent sud-américain dont le Venezuela qui est l’objet d’une tentative de déstabilisation orchestrée de l’extérieur avec le soutien des Etats-Unis.
K. M.

Comment (4)

    H'didwane
    21 mars 2016 - 13 h 16 min

    Qui dit qu’ils ne se sont pas
    Qui dit qu’ils ne se sont pas entendus pour ouvrir tout pour l’oncle sam ? Ils sommcencen par que le premier hotel soit construit par des americains et le reste viendra car le business a cuba est immense – Un pays vierge – . Cuba deviendra comme tout le monde sous la botte US et se mettra dans « les rangs ».

    Thidhet
    21 mars 2016 - 12 h 25 min

    On peut parler d’une victoire
    On peut parler d’une victoire incontestable des cubains dans leur bras de fer avec « le monde capitaliste », s’il existe encore; ou plutôt, s’il existe encore un monde non-capitaliste. L’auteur de l’article a bien raison de parler « d’effritement ». Après la chute du mur de Berlin, cette visite témoigne bien de l’existence d’une grosse lézarde dans le mur invisible dont on a continué cerner tous les peuples ayant refusé de se mettre à genoux. Là aussi on peut parler d’une profonde reconfiguration géopolitique du monde. Et en termes de politique étrangère, force est de constater que notre pays a, jusqu’ici, très bien su tirer son épingle du jeu. Y compris sur des questions extrêmement complexes sur lesquelles bien des pays se sont plantés. Finalement, l’histoire est comme une rivière; on a beau la détourner, lui imposer des barrages, la scinder en d’innombrables petits cours… Elle finit toujours par retrouver son bon vieux cours naturel.

    Agnes
    21 mars 2016 - 11 h 51 min

    Bel article.
    Bel article.

    fatigué
    21 mars 2016 - 11 h 09 min

    attention ! ne pas faire de
    attention ! ne pas faire de paralleles entre ce qui se passe la bas et ce qui se passe ici avec le makhnez des fois que certains vont se précipiter pour nous dire:
    « voyez , les usa eux mêmes ont rouvert la  » frontière » avec Cuba alors que nous….. ».
    NON, on n’ouvrira pas la frontière jusqu’à ce que …………vous savez quoi.

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