Contractuels : la LADDH et RAJ dénoncent l’usage de la force

Le Rassemblement actions jeunesse (RAJ) s’est énergiquement élevé contre l’usage de la force pour disperser les enseignants contractuels en sit-in à Boudouaou depuis quelques jours. Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, le RAJ a dénoncé une tentative d’étouffer un mouvement de protestation pour la satisfaction de revendications légitimes. «Face à l’engagement et à la détermination des enseignants contractuels d’aller jusqu’au bout de leur revendication, les pouvoirs publics n’ont trouvé que la répression pour étouffer leur mouvement pacifique», a écrit cette ONG locale qui regrette qu’après avoir isolé les enseignants en interdisant tout accès et contact avec les citoyens, les autorités ont ordonné une intervention policière musclée. «Les enseignants étaient embarqués de force dans les bus à destinations diverses», a précisé cette organisation de défense des droits de l’Homme. Le RAJ a en effet dénoncé «le recours à la force pour étouffer toutes contestations citoyennes et pacifiques». Cette organisation interpelle les pouvoirs publics sur les atteintes à la liberté d’expression, de réunion et de rassemblement pacifique, garanties par la Constitution algérienne et les conventions internationales ratifiées par l’Algérie. Le RAJ salue, dans ce contexte, «l’engagement, la discipline, le civisme et la mobilisation pacifique et responsable des enseignants contractuels qui ont été à la hauteur». Cette organisation réitère dans ce sillage sa solidarité entière et son adhésion aux revendications des enseignants contractuels en demandant leur intégration et leur confirmation. Comme elle appelle les forces vives à s’organiser pour se réapproprier les espaces publics. De son côté, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH) a dénoncé cette descente policière. «La LADDH a appris avec stupéfaction qu’une descente policière a été effectuée à 3 h du matin pour chasser les enseignants contractuels et vacataires de leur lieu de campement à Boudouaou, dans la wilaya de Boumerdès. Ces enseignants, en mouvement pacifique dans le respect de l’ordre public, ont été intimidés, insultés, matraqués et embarqués de force dans des bus vers des destinations diverses. Plusieurs blessés, dont l’un se trouve à l’hôpital dans un état critique, après avoir sauté d’un bus», a écrit cette ONG dans un communiqué rendu public aujourd'hui. La LADDH considère que «l’intervention de la police en dehors de l’heure réglementaire prévue par la loi constitue un acte immoral qui rappelle les heures les plus sombres du passé récent de notre pays». Elle rappelle que «les libertés d’expression et de manifestation sont consacrées par la Constitution et les conventions internationales des droits de l’Homme ratifiées par l’Algérie». «Des engagements qui restent loin des préoccupations des autorités qui, à chaque foi, optent pour le recours abusif à la violence», a conclu la LADDH.
Le Snapap dénonce une intervention «féroce»
Dans une déclaration signée de son chargé de la communication, la Fédération nationale du secteur de l’éducation, affiliée au Snapap, qualifie de «féroce» l’intervention des services de sécurité contre les manifestants qui observent un sit-in à Boudouaou. Ce porte-parole indique que les enseignants grévistes ont été embarqués dans des bus, des bus préparés à cet effet, «sans tenir compte de l’état critique des grévistes de faim, ni de l’aspect humanitaire envers des femmes enceintes». Le syndicaliste affirme, en outre, que les manifestants ont été conduits vers une destination inconnue. En condamnant avec fermeté cette intervention, le Syndicat assure les enseignants contractuels de sa solidarité dans leur épreuve.
Sonia Baker et R. M.
 

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