WASF dénonce les abus du Maroc contre les étudiants sahraouis en grève de la faim

L’organisation britannique «Forum d’action pour le Sahara Occidental» (WSAF : Western Sahara Action Forum) est une nouvelle fois montée au créneau pour dénoncer le silence du Conseil de sécurité de l’ONU face aux violations avérées que subissent les prisonniers sahraouis au Maroc, la dernière en date, cette affaire des étudiants sahraouis qui sont depuis plusieurs mois en grève de la faim pour alerter le monde extérieur de leurs conditions intenables dans les geôles du Maroc. Cette situation constitue «une conséquence directe de l'échec du Conseil de sécurité de l'ONU à organiser un référendum sur le droit à l'autodétermination», affirme en substance WSAF dans un communiqué rendu public vendredi à Londres. L’organisation souligne, par ailleurs, que les arrestations «arbitraires», la torture infligée aux détenus, l’absence de soins médicaux adéquats et les procès dirigés par une justice expéditive à deux vitesses à l’égard des Sahraouis dans les prisons marocaines, «des faits avérés de violations en bonne et due forme pratiquées par les geôliers du Makhzen sur les populations sahraouies, sont désormais une pratique courante». WSAF a dans la foulée exprimé sa solidarité avec tous les prisonniers sahraouis au Maroc et appelle, par la même occasion, le Conseil de sécurité des Nations unies à inclure l’élément surveillance des droits de l'Homme dans le nouveau mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum sur l’autodétermination du Sahara Occidental (Minurso), qui devrait fixer, dans les plus brefs délais, une date pour le référendum. Indignée par cette situation quasiment intenable, l’organisation britannique a tiré la sonnette d’alarme sur notamment les conditions de détention et l’état de santé de plusieurs prisonniers sahraouis au Maroc. WSAF s’est en effet déclaré «très préoccupé» par la santé de 17 étudiants sahraouis actuellement en grève de la faim dans la prison marocaine d’Oudaya. La santé du groupe des étudiants arrêtés le 29 janvier après avoir participé à des manifestations à Agadir et Marrakech, et qui observent de surcroît une grève de la faim depuis le 23 mars dernier, s’est détériorée et nécessite, souligne l’organisation, une prise en charge médicale urgente dans une structure hospitalière. WSAF est également préoccupé par la situation d'un autre prisonnier sahraoui, gréviste de la faim, le défenseur des droits de l'Homme, Abdul Khaliq al-Markhi. Ce dernier, qui purge actuellement une peine de quatre ans dans la prison marocaine de Tiznit, a commencé sa grève de la faim le 1er avril, et souffre de problèmes oculaires, de douleurs à la poitrine, à tête et à l'estomac. Ses mouvements sont limités et son déplacement exige l’utilisation d’un fauteuil roulant. «En dépit de ces graves problèmes de santé, il est rapporté qu'il n’a toujours pas accès à des soins médicaux adéquats», s’inquiète WSAF. A noter au passage que les étudiants grévistes développent plusieurs pathologies lourdes, à savoir des cas d’insuffisance rénale, de perte de conscience, d’hyper et d’hypotension, et d'hyper et d’hypoglycémie. WASF accable enfin le secrétaire général de l’instance Oonusienne, Ban Ki-moon, l’accusant d’avoir sciemment éliminé un passage, dans le projet de résolution, dont la copie originale est entre les mains de l’organisation, au sujet de la marginalisation des populations Ssahraouies par les autorités marocaines, sur également la misère et la pauvreté dans lesquelles vivent les populations sahraouies, soulignant enfin que cette décision a été prise en commun accord avec Rabat. Ce qui constitue un antécédent très grave dans les annales de l’organisation onusienne.
Boudjemaa Selimia
Londres

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