Hostilités ouvertes
Par R. Mahmoudi – Le patron du groupe agro-industriel Issad Rebrab est tombé à bras raccourcis sur le pouvoir en place qu’il accable des pires accusations. Son attaque frontale contre Bouteflika propulse l’homme le plus riche d’Algérie au panthéon des opposants les plus farouches au «système», les plus jaloux de leur «kabylité» face au «clan d’Oujda» et, surtout, les plus déterminés à lui tenir tête, nonobstant toutes les hostilités. Il faut dire que l’homme commence à séduire dans certains milieux politiques portés sur la «préférence identitaire» et chez ceux qui cherchent désespérément une alternative, un antidote à l’éventualité d’une candidature fatale d’un Chakib Khelil qui tétanise aujourd’hui nombre d’Algériens. Ses déclarations sur ses nombreux projets qui auraient pu sortir le pays du sous-développement mais qui ont été empêchés par le pouvoir (voir article par ailleurs) sont autant d’avances qui serviraient bien comme slogans pour une campagne électorale et qui laissent réellement croire que l’homme serait tout à fait disposé à investir le champ politique et à se lancer dans la bataille électorale. En cela, il peut compter sur une assise militante et populaire, sur plusieurs médias – dont il est soit le patron, soit l’acquéreur, soit le mécène –, mais aussi sur l’appui d’un ou de plusieurs partis politiques de l’opposition qui lui sont acquis. Il faut dire que ce n’est pas la première fois qu’Issad Rebrab a laissé planer son intention de se placer au-devant de la scène politique. Lors de son conflit avec le gouvernement en octobre dernier, alors qu’il se trouvait au Brésil, il s’était lancé dans un micmac inédit avec le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesselam Bouchouraeb, en donnant l’impression de vouloir défier le gouvernement ou, en tout cas, en découdre avec certains pontes du système.
R. M.
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