Les émigrés marginalisés par l’article 51 répondent à Benkhalfa : «Vous n’aurez pas notre argent !»

Les binationaux algériens sont très remontés contre le gouvernement qui, d’un côté, leur interdit l’accès aux hautes fonctions de l’Etat et, de l’autre, les encense pour les inciter à ouvrir des comptes bancaires en devises en Algérie. Ils sont si nombreux à l’exprimer dans les colonnes de notre site pour commenter l’appel du ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, exhortant nos émigrés à ouvrir des comptes en Algérie, sous prétexte de sécuriser leur argent, et dans l’éventualité d’un retour au pays, «à cause des mutations que connaissent différentes régions du monde», avait déclaré le ministre. Les commentateurs sont quasi unanimes à y voir une offense et une forme de mépris à l’égard des Algériens résidant à l’étranger. L’un d’eux écrit : «Après avoir écarté constitutionnellement les binationaux des postes de responsabilité en Algérie, ce même pouvoir ose demander aux émigrés de prêter leur argent à un Etat de non-droit qui est devenu la risée du monde entier.» Et d’enchaîner : «(…) La confiance entre vous et la majorité des citoyens a disparu depuis belle lurette.» Un autre lecteur abonde dans le même sens : «Non seulement ils nous éloignent de toute responsabilité de l’Etat, mais, en plus, ils veulent nous ruiner (…) Mais qu’est-ce qu’ils ont contre l'émigration ?» se demande ce lecteur conforté dans son point de vue par un autre commentateur : «Ils nous prennent vraiment pour des demeurés, nos dirigeants. Nous demander d'ouvrir des comptes en devises pour qu'ils puissent alimenter leurs comptes à eux au Panama, en Suisse, en France et ailleurs.» Ce lecteur fait le lien avec une récente déclaration de Farouk Ksentini, dans laquelle celui-ci propose une amnistie en faveur des personnes poursuivies pour corruption. «Ce n'est ni plus ni moins qu'un encouragement à siphonner tout l'argent jusqu'au dernier centime !» estime le lecteur. Le même constat est établi par un autre intervenant, usant d’un ton plus corrosif : «Tout le monde voudrait aider l'Algérie. Mais tant que les affaires Khelil, Saïdani, Bouchouareb, etc., ne passent pas devant la justice, il ne faut pas rêver ; personne ne pourra avoir confiance. Il y a eu le précédent Khalifa». Une avalanche d’autres commentaires mettent en exergue des antécédents qui montrent «l’absence de fiabilité» des gouvernements successifs, et recommandent à l’actuel de «restituer l'argent volé», avant de «demander l'aumône» aux émigrés. Ils ne font surtout pas confiance aux «clans» qui régentent les affaires du pays. «Le sens du patriotisme des Algériens établis à l'étranger a toujours été le plus fort quand il s'agissait de défendre la patrie, mais je ne pense pas qu'ils mettent leur amour du pays au service d’un clan !» proteste un fidèle lecteur d’Algeriepatriotique. Sur un ton plus vindicatif, un autre s’adresse aux responsables du pays en ces termes : «Si vous voulez que le peuple se mobilise pour le pays, il faut que vous l'aidiez à le faire en levant l'ancre ! Partez pendant qu'il est encore temps !» martèle-t-il. Avis au ministre des Finances : de nombreux lecteurs ont relevé des aléas liés au fisc car, expliquent-ils, tout cela coûtera de l’argent à ceux qui voudraient ouvrir un compte bancaire et redoutent, en même temps, que ces comptes puissent servir pour le blanchiment d’argent.
R. Mahmoudi

Commentaires

    aliane djillai
    15 juillet 2017 - 16 h 56 min

    D’un coté on demande aux émigrés de transférer leur argents dans le pays, et d’un autre coté, des hauts responsables et leur famille détournent des devises pour les placer à l’étranger. L’hôpital qui se fout de la charité.

    Depuis longtemps le pouvoir a « légaliser » l’arrivée des devises dans le pays, qui sont automatiquement injectés dans le marché « informel » et là, les émigrés ont une grande part de responsabilité, et viennent « pour construire des villas à 20 fois moins. A qui la faute, pas la leur bien sur. Car depuis toujours, les gouvernements des autres pays ont toujours imposés à leur ressortissants à l’étranger de « changer » obligatoirement un certain montant par « émigré » .

    MOUSSA HADJ, HADJ MOUSSA.

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