Les vraies raisons de la panique

Par Kamel Moulfi – Le communiqué diffusé hier par le ministre Grine à propos de l’autorité de régulation de la presse écrite semble porté par un vent de panique. Il y a de quoi s’interroger sur l’opportunité d’un tel démenti qui vient en même temps qu’un autre communiqué censé justifier les «mises en demeure» lancées contre les chaînes de télévision privées. Il est clair que l’autorité de régulation de la presse écrite prévue dans la loi sur l’information de janvier 2012 pose un sérieux problème au pouvoir. Elle ne cadre pas avec la démarche de mise au pas des médias, dictée dans l’urgence par les difficultés que rencontre le pouvoir aux plans politique et économique et qui ont de graves répercussions dans la société. Les journalistes qui ont entendu Grine parler, lundi à Tipasa, de cette instance et de son installation en septembre, ont «mal entendu». Il n’en a jamais rien dit, affirme le communiqué du ministère. La source de ce cafouillage est certainement à chercher dans la volonté, de plus en plus évidente, de procéder à un remodelage du paysage médiatique pour neutraliser ses segments indépendants, voire «rebelles». Elle s’est traduite dans la façon grossière de s’attaquer au groupe El-Khabar puis au quotidien El-Watan, et dans l’offensive sélective contre les chaînes de télévision privées pour imposer un comportement docile à celles qui seraient tentées de poursuivre dans la liberté de ton qu’elles ont montré depuis leur irruption dans le champ audiovisuel algérien. Le recours, subitement, à la loi dans cette opération liberticide confirme que les arguments juridiques ne sont que des prétextes destinés surtout aux organisations internationales, comme la FIJ (Fédération internationale des journalistes), qui ont commencé à protester et pourraient faire capoter la mission confiée à Grine. Le pouvoir veut empêcher les médias d’amplifier les voix discordantes, alors que le pays s’apprête à entrer dans une année électorale. Dans cet esprit, une autorité de régulation de la presse, élue par les journalistes, est mal venue.

K. M.

Comment (3)

    Samedirien
    1 juillet 2016 - 18 h 58 min

    Le larbinisme est-il inné
    Putain, mais c’est pas vrai! Des types comme Grine ça peut encore exister? Le larbinisme est-il inné et se renforcer au point où on ne s’en aperçoit pas ? Il ne lui reste plus qu’à se mettre en position de recevoir un coup de pied au Q et en redemander!

    New kid
    29 juin 2016 - 15 h 11 min

    pressoir
    Le pouvoir est devenu une presse commune du 7eme siècle.
    Presse papier ou pressoir d’olive ?
    L’état se veut et acte comme un rouleau compresseur envers toute ouverture de liberté et de justice pour tous.
    Les algériens finiront par vomir sur cette « hogra » insoutenable dans ce XXIème siècle.

    Jelloul El Fehaimi
    29 juin 2016 - 11 h 43 min

    De Ghani Gedoui à hamid Grine
    Le petit coq qui s’agite dans la bassecour des Bouhef en tant que sinistre de l’information, il faut le rechercher dans les colonnes de TSA quand Ghani Gédoui signait sous ce pseudo des pamphlets à la gloire du monarque d’Alger sa majesté Abdelaziz 1er; une fois le coup d’état contre la constitution commis imposant un grand malade incapable de chasser la mouche qui rentre dans sa bouche béante; le sinistre Ghani Gédoui planqué chez Hassan 2 durant la décennie rouge sang sera nommé sinistre de la propagande utilisant la manne de la pub pour enrichir les Miloud chorfi et son insignifiant journal El ADJOUA avec 500 tirages / jour et des Mds de pub dans la poche des copains. Quand le vilain petit coq parle de la professionnalisation du métier de journaliste; il s’agit en fait du plus vieux métier du monde: la prostitution pour la mac du moment.

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