Le monde sens dessus dessous
Par Kamel Moulfi – Les analystes politiques qui observent la scène internationale ne vont pas chômer. Ils voient se mettre en place un été d’incertitudes et des événements qu’ils n’attendaient certainement pas, du moins dans les formes qu’ils ont prises. Pour leur part, les dirigeants des pays qui comptent dans le monde ne sont pas près de prendre leur congé estival.
Hier soir, alors que les regards étaient tournés vers la Promenade des Anglais, à Nice, où la stupeur était encore forte après l’attentat du 14 juillet, la surprise est venue d’Ankara où une mutinerie présentée comme une tentative de coup d’Etat militaire, a jeté la Turquie dans une période de turbulences qui est appelée, sans doute, à durer. Après une nuit mouvementée, marquée par des affrontements armés ayant plusieurs dizaines de morts. La confusion régnait ce samedi matin bien que le Premier ministre, Binali Yildirim, ait fait savoir que la situation dans la capitale turque était «sous contrôle». Comment va évoluer l’action engagée par les militaires contre le président turc Erdogan ? Elle sonne déjà comme un avertissement face à ses dérives autoritaires et à sa compromission, voire sa complicité de plus en plus évidente avec Daech et les terroristes qui opèrent en Syrie et sont également présents dans d’autres pays, particulièrement en France décrite par les experts comme une cible facile pour les «loups solitaires» qui cherchent à frapper la foule et faire le plus grand nombre de victimes en utilisant peu de moyens.
Dans ce contexte, un rapprochement russo-américain se dessine en perspective. Faut-il y voir un effet de l’affaiblissement du rôle de l’Union européenne à la suite du Brexit qui a redonné à la Grande Bretagne son «indépendance» ? La Russie et les Etats-Unis semblent vouloir joindre leurs efforts pour faire avancer le processus de paix en Syrie. Dans leur collimateur commun : Daech, le Front Al-Nosra et d’autres groupes criminels, ainsi que les filières du soutien extérieur apporté au terrorisme dans ce pays.
Est-ce la même motivation antiterroriste qui a fait venir à Alger le patron du service d’espionnage marocain (voir article par ailleurs) ? Encore un casse-tête pour les journalistes spécialisés dans ces questions.
K. M.
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