Les ventes de véhicules ont chuté de plus de la moitié
Malgré l’effondrement des importations de véhicules qui ont chuté de 73% en quantité, les marques françaises continuent, grâce à leur quote-part, à dominer le marché. Selon les chiffres du Centre national de l’informatique et des statistiques (Cnis) relevant des Douanes algériennes, le nombre de véhicules importés de janvier à fin juillet 2016 par les 40 concessionnaires qui ont eu la licence d’importation en avril dernier est de 53 356 véhicules contre 203 174 unités durant la même période de 2015.
En valeur aussi, la facture a substantiellement chuté. On est passé de 2,4 milliards de dollars en 2015 à 768 millions de dollars en 2016. Le gouvernement de Abdelmalek Sellal, qui a fixé à 1 milliard de dollars le seuil maximal des importations de véhicules, peut donc se targuer d’ores et déjà d’avoir réussi le défi, puisqu’il a déjà économisé 1,63 milliard de dollars par rapport à l’année dernière. Car, en valeur, les importations ont chuté de 68%. Et les quantités de véhicules qui peuvent encore être importés sont de l’ordre de 30 000 unités. Cela en raison du contingent fixé par le gouvernement pour 2016 qui ne doit pas dépasser les 83 000 unités.
Et les marques françaises se taillent la part du lion dans ce contingent, alors qu’une dizaine de concessionnaires n’ont importé que quelques dizaines de véhicules. En effet, Renault Algérie totalise, à lui seul, 19 058 véhicules. Certes beaucoup moins que l’année dernière, où il avait importé 41 933 unités. Mais il dépasse de loin les autres concessionnaires automobiles.
Peugeot Algérie vient en 2e position avec 9 458 contre 24 134 l’année dernière. Ces deux concessionnaires français ont plus que le tiers du marché. Les deux autres tiers sont partagés par 38 autres concessionnaires. Sovac Algérie a importé cette année 5 718 unités, soit 12 000 véhicules de moins par rapport à l’exercice précédent. 6 autres concessionnaires ont importé entre 1 000 et 3 300 véhicules.
Il s’agit de Kia Motors, Nissan, GM Trade, Elsecom, Toyota et Hyundai Motors. Mais ils ne sont pas les moins lotis sur ce marché automobile où les concessionnaires français sont en position dominante. 9 concessionnaires ont importé moins d’un millier de véhicules. Il s’agit, entre autres, de Saida, Ival, Cima et Emin Auto. 7 autres moins de 100 véhicules.
La baisse importante des importations est due à l’instauration des licences d’importation et la fixation d’un contingent pour l’année en cours. Si cette baisse a permis à l’Etat de préserver ses réserves en monnaie forte et trébuchante, ses conséquences sociales s’avèrent dramatiques. Des milliers d’emplois ont été supprimés dans le secteur à cause de la baisse vertigineuse du chiffre d’affaires des concessionnaires dont certaines ne tarderaient pas à mettre la clé sous le paillasson. Et même s’ils réussissent à maintenir leur équilibre financier, leur survie reste dépendante de leur capacité à monter un projet d’investissement (montage de véhicules ou fabrication de pièces de rechange) d’ici l’année prochaine.
C’est du moins ce qu’avait exigé le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, lors d’un déplacement en juin dernier à Tiaret. Le renouvellement de la licence d’importation est donc conditionné par un investissement productif dans la filière. Cette situation semble être en faveur d’un concessionnaire automobile : Renault Algérie. En plus d’avoir le quota le plus important en matière d’importations, Renault renforce sa position de leader sur le marché grâce au montage de la Symbol et de la Dacia Sandero dans son usine installée à Oran.
Sonia Baker
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