La corruption n’est pas économique

Par Kamel Moulfi – L’affaire de Dounia Parc, soulevée par le ministre Abdelwahab Nouri, est-elle destinée seulement à sortir les Algériens, gouvernants en premier lieu, de leur torpeur estivale ou annonce-t-elle une vraie bataille contre la corruption qui gangrène le pays ? S’il s’agit de déclarer la guerre à la corruption, alors il faut aller à l’essentiel dans l’analyse pour comprendre qu’il ne s’agit pas d’un problème économique mais moral.

Si la corruption est devenue pratiquement une règle dans toute transaction de quelque nature qu’elle soit, c’est que la société algérienne est malade. Ni la religion, ni l’école, ni le scrupule et la vergogne – qui ont disparu depuis longtemps – n’ont réussi à endiguer ce phénomène lié à la mauvaise éducation et à l’absence de civisme.

La moralité est empoisonnée par l’obsession du gain facile motivé par l’intérêt purement personnel, traduite dans un comportement souvent visible à l’œil nu, sans qu’il soit nécessaire de mener la moindre investigation, et avec une marge d’exception extrêmement étroite parmi tous ceux qui ont une parcelle de pouvoir ou de l’argent à gogo, et pas forcément uniquement dans les hautes sphères, mais à tous les niveaux et même en dehors des rouages de l’administration.

L’argent douteux et sale est ensuite étalé, toute honte bue, aux yeux de tous, ici, en signes extérieurs d’une richesse non méritée, ou ailleurs dans des acquisitions de confort et de prestige pour satisfaire des besoins égoïstes. Inutile d’expliquer que ce comportement va à l’encontre de l’intérêt du pays et surtout de sa jeunesse, précarisée, abandonnée à tous les fléaux sociaux. Et quand la société est minée par l’immoralité, le bien public est mis au service du clientélisme, comme dans le cas de Dounia Parc.

Le plus grave est que cette situation de dégradation morale devient «normale».

K. M.

Comment (15)

    Anonymous
    8 septembre 2016 - 7 h 32 min

    C’est bien pour cela qu’il y
    C’est bien pour cela qu’il y a tant de chômeurs dans notre pays y compris au niveau de la main d’œuvre ordinaire qu’on permet aux entreprises chinoises d’importer. Qu’importe si nos travailleurs se transforment en « hitistes » puisque, pour nos gouvernants, ce ne sont que des tubes digestifs. A cet égard, on ne peut comprendre que les partis dits « d’opposition » ne condamnent pas de telles pratiques, si ce n’est que parce qu’elles obéissent au même système politique fondé sur l’argent facile, l’hypocrisie, le mensonge, la fraude et … le mépris du peuple..

    Anonymous
    4 septembre 2016 - 10 h 20 min

    C.est surtout le systéme
    C.est surtout le systéme politique qu’il faut condamer. N’a t’on pas profitté de l’absene contrôle de tout baillrur de fonds pour detourner des fodds publics en grande masse par le biais de pots de viv imposés aux grades entreprises étrangéres?

    kamelbouabdallah
    31 août 2016 - 22 h 27 min

    Reponse
    Oui Monsieur elle est morale
    La corruption on L appele kahoi (cafe)
    Donc on veut la validater il y a un grand chemin a faire en algerie
    Je suis devenue tres pessimiste pour le future
    Merci

    Le Passager
    30 août 2016 - 13 h 46 min

    l’homme de la providence
    Le système politique de bouteflika, lui-même voleur, s’appuie sur la corruption. Il en a fait sa première force pour écarter tous ce qui pouvaient le gêner et s’entourer de baltaguia affamés et sans scrupules.
    Si la corruption existe partout dans le monde, il n’en demeure pas moins qu’elle est interdite et fortement combattue par la loi, loin de toutes considérations morales ou religieuses.

    J’ai quelques doutes sur la bonne foi de ce ministre. Ne fait-il pas parti du gouvernement et système de gouvernance de bouteflika??? C’est peut être un extraterrestre après tout, l’homme de la providence et c’est tant mieux pour l’Algérie et ses honnêtes gens.

    J’espère de tout cœur que Mr le ministre ne fait pas dans la gesticulation et la petite diversion en vue de quelque machiavélique plan pour mieux nous leurrer….. Encore une fois.

    AMAR MOKHNACHE
    30 août 2016 - 13 h 41 min

    L IMPUNITE
    La corruption existe partout certes mais lorsqu elle est le produit de IMPUNITE ca change tout ! ici le voleur n a peur de rien ! Les juges ont peur declarait recemment maitre M. BRAHIMI ET IL SAIT DE QUOI IL PARLE…
    A SKIKDA ON VIENT DE DEFIGURER GROSSIEREMENT LA VILLE AVEC UNE STELE GEANTE QUI A COUTE 35milliards et on a mis des rubans lumineux partout pour presque 8Milliards ET ENFIN POUR ENTERRER LE TOUT ON EST EN TRAIN D INSTALLER DE GROSSIERS CONTENEURES ENTERRES POUR presque -6MILLIARDS SOIT 50% PLUS CHERS….ON ENTERRE BIEN LE CODE DES MARCHES MEME LE WALI NE REPONDS PAS AUX RECOURS…C EST L IMPUNITE LA MERE GENITRICE DE TOUS CES ABUS…………

      Trinita
      31 août 2016 - 2 h 27 min

      Skikda est une Wilaya de voleurs
      Ce qui ce passe à Skikda est d’une extrême gravité et plus personne ne semble conrôler la situation dans cette wilaya.
      Le Wali est hors champ et ne parvient plus à se faire entendre. Trop de voleurs à Skikda

        amar
        31 août 2016 - 16 h 56 min

        reponse a TRINITA
        OUI EFFECTIVEMENT ! nous avons constate de visu COMMENT UNE ENTREPRISE LOCALE A ETE DISQUALIFIEE POUR UN MARCHE DE FOURNITURES ET INSTALLATION DE 22 CONTENEURS ENTERES..LA SOCIETE LOCALE A PROPOSE UN MATERIEL DE TRES HAUTE QUALITE ET QUI REPOND AUX NORMES LES PLUS SEVERES EN MATIERE DE GESTION DES DECHETS EN EUROPE PAR EXEMPLE LES CUVES PROPOSEES ETAIENT DE 13MM D EPPAISSEUR ET LE FOURNISSEUR QUALIFIE A PROPOSE 7MM D EPAISSEUR AVEC UNE OFFRE DE 56 000 000 DA ALORS QUE L ENTREPRISE DISQUALIFIEE A PROPOSEE 34 000 000 DA AVEC COMME CADEAU UN EQUIPEMENT DE COLLECTE DE 4000 000 DA COMPRIS…….NORMALEMENT LA WILAYA DEVRAIT REPONDRE AUX RECOURS MAIS AUCUNE REPONSE N A EU LIEU …..LES CITOYENS DOIVENT AGIR ET SAISIR LA JUSTICE C EST LA SEULE PLANCHE DE SALUT SINON C EST LA PORTE OUVERTE VERS TOUTES LES DERIVES….SKIKDA MERITE MIEUX ON N A PAS VU NI SENATEURS NI DEPUTES S OCCUPER DE CETTE AFFAIRE ON A L IMPRESSION QUE LA CHOSE PUBLIQUE EST VRAIMENT ORPHELINE ….VIVEMENT UN ACTE DE BRAVOURE …………..

    Echiboukh
    29 août 2016 - 23 h 14 min

    Du constat du problème et de sa solution

    Entièrement d’accord avec le contenu de l’édito. Un constat sans concession qui pointe le coeur de la décadence que vit la société depuis quelques années. Mais « que faire » comme dirait l’autre? L’incapacité des citoyens  à produire, à court et moyen  terme, une solution politique et pacifique pour faire  vivre  le Projet d’une société algérienne  organisée sous forme de République démocratique et sociale, s’appuyant  sur un État moderne valorisant ses racines historiques, culturelles et identitaires ne peut que profiter aux  alternatives qui seront fondées sur l’idéologie de l’autoritarisme populiste et/ou de la dictature, quelque soit  par ailleurs , l’habit, religieux, laïc ou mixte, dont elle se drapera.

    Quel est le maillon faible de cette chaîne qui enserre les différents segments de la société qui se contentent de constater  la descente aux enfers comme des vaches qui regarderaient les trainspasser en continuant à manger et à ruminer des idées noires?

    A mon humbke avis, il faut rester en éveil et à l’écoute des citoyens en lutte, de ceux qui refusent de baisser les bras, qui agissent pacifiquement pour que leurs droits ne soient pas bafoués dans cette période où les arbitrages économiques et sociaux se font et se feront, de plus en plus, en leur défaveur et plutôt au profit des rentiers de tout poils!!!

    Il ne faut pas laisser seuls ceux qui, individuellement ou collectivement, osent dénoncer les situations de non-droits, les gabegies, les tentatives de « démocratiser » et de « populariser » la corruption afin de la banaliser espérant ainsi tuer dans le coeur et la conscience des gens la capacité à s’insurger face aux injustices actuelles ou à venir. Il ne faut taire les actes de courage des personnes qui osent affronter les puissants même s’ils savent que c’est une histoire de « pot de fer contre pot de terre ».

    Ces algériens existent  à tous les niveaux et dans toutes les régions…Mais ils sont isolés les uns des autres et n’ont pas , à la différence des profiteurs, oppresseurs et exploiteurs, d’organisations, de journaux des TV pour imposer leurs idées et leur propagande.  

    Pour être conséquent avec  lesidées qui font le constat de l’éditorial d’AP, il faut faire de votre média un espace qui soutient et éclaire tous ceux qui dans les différents secteurs économique, social, culturel et cultuel tentent de poursuivre les idéaux d’une Algérie patriotique qui donne une chance égale à tous ses enfants pour réaliser le projet dont les inspirateurs ne sont autres que les Hommes du 1 Novembre 1954, ceux qui sont passé à l’action pour briser le joug colonial et faire entrer l’Algérie dans le concert des nations modernes alors qu’elle a été mise sous le joug du code de l’indigénat et a faillit disparaitre en tant qu’État-Nation!!!

    Saurons nous en être les dignes héritiers?

     

    Bilal
    29 août 2016 - 11 h 54 min

    Khaouf
    La peur est le pire ennemi entre tous, elle empêche désir d’entreprendre et fait commettre des erreurs dans les prises de décisions.

    lhadi
    29 août 2016 - 11 h 30 min

    gouvernance d’un autre âge
    Si on regarde d’un peu plus près, il n’y a point besoin d’avoir fait des études en sciences politiques pour s’apercevoir que le microcosme politique algérien prend ses enseignements de l’école « Florentine d’Alger » incarnée par un Président de la république sourd aux injonctions que la constitution algérienne lui a beau tracer la voie. Il marche dans la sienne. Il n’obéit plus.
    Fort de ses certitudes d’un autre âge, prenant source dans un régime autocratique, vieillissant et peu soucieux de l’intérêt général, il est confronté, en permanence et à juste raison, à des séismes populaires.
    Les difficultés économiques et sociales, le discrédit jeté sur un régime foncièrement corrompu, le sentiment de frustration provoqué par les injustices sont, entre autres, les ingrédients qui entretiennent une solution favorable à l’éclosion des secousses populaires et inexorablement à l’émergence d’une forte marée montante contre un régime qui ne suscite que la corruption et le désordre.
    Le vacillement de ce régime fortement imprégné par l’empreinte du « Césarisme Bouteflikien » est inéluctable et in fine ouvrira, sans aucun doute, la voie à une organisation plus rationnelle, plus juste, plus fraternelle de la société. Une société dont la prospérité ne profitera plus seulement à quelques-uns, mais à tous. Une société qui ne sera plus oppressive pour la plus grande partie de ses membres, mais qui favorisera au contraire l’épanouissement de chaque individu. Une société d’hommes libres, maîtres de leur destin, dans une société de paix.
    Fraternellement lhadi
([email protected])

      langar
      29 août 2016 - 12 h 53 min

      On appelle ca de l´optimisme
      On appelle ca de l´optimisme utile, donc intelligent. Comme l´intelligence ne sert plus à rien en Algérie, puisque remplacée par la ruse qui ne crée rien, comme la chimie, les Algériens, trop occupés à avoir leur part par n´importe quel moyen, vont certainement zapper ce genre de messages et, en rierons en éclats. L´ avenir de l Algérie, on le voie dans l´éducation de ses enfants, je le voie sombre.

    Anonymous
    29 août 2016 - 10 h 58 min

    nation
    la religion sert de blanchiment à la corruption .. le wahabisme n’a jamais été contre la corruption .. le nationalisme est le seule solution .. Pourquoi durant la révolution il n y avait pas de corruption et durant l’époque Boumediene ??? les gens jetaient plus libres mais la corruption entait rare .. depuis 1978 et surtout 1988 , les gens sont devenus moins libres , ( les algérien en 90 avaeint plus peur de Ali Belhadj et de Ben Taimia que de Dieu lui-même ou la Loi et l’Etat ) … soyons Honnête !!! Depuis 1988 , la corruption a explosé , donc c’est lié à la pénétrations du wahabisme comme idéologie Vaticane qui consiste à mettre la religion comme alibi pour la corruption generale de la société et de l’etat … sinon comment peut-on comprendre que les grands corrompus sont ceux là mémé que l’on trouve comme « Omristes  » et Hadj , comme constructeurs de  » mosquées bidon » et comme « prieurs du premier rang » … avec le wahabisme , le religion a cessé d’être religion ( comme au temps de la société traditionnelle algérienne de nos grand pères ) … On se retrouve actuellment dans une situation où la religion et la corruption sont liés dialectiquement ( le corrompu laisse le wahabiste conquérir l’Algérie à cause de sa corruption et pour se montrer bion musulman et le prêtre wahabiste couvre le corrompu en lui donnant un alibi pour sa corruption ) .. c’est une « Vaticanisation » de l’Islam où le Dieu du Salut et de la Rédemption n’est plus le Dieu spirituel de la Religion en tant que religion , mais le prêtre wahabiste ( escrocs salafistes ou frères muslmans ) qui donne le chèque en blanc du paradis ( Soukouk el Ghoufrane ) à une société malade et immorale mais fanatique et gangrénée par la corruption et le stupre ..

    samirarnaoui
    29 août 2016 - 10 h 13 min

    n’est ce pas surtout une
    n’est ce pas surtout une absence flagrante de réels contre-pouvoirs légitimes et forts en termes d’assise populaire et de représentativité ( syndicats, partis, assemblée nationale, associations etc…..) qui expliquerait que n’importe qui peut faire n’importe quoi, en toute impunité : Il n’y a pas ( ou plus) ces gardes fous humains qui seraient, assez téméraires, et fous pour se sacrifier pour le bien public, en disant BASTA, et en faisant reculer le règne de la chkara.

    On le payera tous, un jour ou l’autre, les auteurs et les profiteurs qui scient la même branche sur laquelle ils sont assis…

    Anonymous
    29 août 2016 - 10 h 03 min

    non elle n’est pas normale ..
    non elle n’est pas normale …. je ne veux pas brandir de la pensée naïve et après tout c’est une question de point de vue…l’argent sale, la honte bue de surcroit, l’absence de mérite et l’égoïsme que vous décrivez si bien, sont réellement des maux qui habitent leurs auteurs et les animent comme une malédiction…regardez les attentivement.. à l’immoralité que vous décrivez il manque un adjectif qui est celui de violence…l’égoïsme, la honte, la saleté que vous qualifiez si bien font une existence sans bienveillance, sans espérance, sans enchantement …. une vie de violence rentrée, la brutalité n’est pas la force, l’impunité n’est pas la tranquillité…la jouissance sauvage et brute n’est pas le plaisir … je les ai vu d’aussi loin que j’ai pu habillés comme si ils étaient nus, souvent trop gras, le visage exsangue et la lèvre molle…pensant au dessert dès l’entrée, violents dans leurs rapports à leurs proches…exigeants, gras mais affamés, inquiets du regard des autres…sans finesse bien que rusés…

    TheBraiN
    29 août 2016 - 10 h 01 min

    Corruption démocratisée
    La corruption existe partout dans le monde et est , dans certains cas et dans une certaine mesure, un mal nécessaire mais chez nous , ce phénomène a dépassé les limites de l' » acceptable » pour devenir une pratique démocratique et un acquis …..social .
    Le plus anecdotique dans cette « histoire » c’est qu’il faudrait ouvrir d’énormes camps d’internement , « vider » toutes les administrations et entreprises de leurs personnels et toucher , d’une façon plus directe qu’indirecte, à toutes les familles Algériennes s’il fallait punir tous les corrompus du pays .
    La lutte contre ce phénomène est tout sauf simple et devrait plutôt prendre un aspect spectaculaire et qualitatif qu’autre chose !

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