Ils ne nous disent pas tout !

Par Kamel Moulfi – Les fluctuations même minimes du prix du baril de Brent continuent de souffler le chaud et le froid au point de déstabiliser les prévisionnistes chargés d’établir les budgets publics dans les pays, dont l’Algérie, qui dépendent des revenus tirés des exportations d’hydrocarbures. Cette fois, la nouvelle n’est pas bonne : le prix du pétrole est redescendu sous 50 dollars, seuil qui a servi, chez nous, à l’élaboration du projet de loi de finances pour 2017. De sérieux problèmes attendent le gouvernement mis au défi, si cette tendance baissière se confirme, d’assurer les dépenses prévues tout en maintenant l’équilibre budgétaire.

Mais, à croire le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, qui est bien placé en sa qualité de chef de cabinet de la Présidence, pour apprécier la situation, il n’y aurait pas le feu. «L’Algérie dispose de tous les atouts nécessaires et détient les cartes qui lui permettront de traverser cette crise qui va durer», dit-il. En voulant rassurer, Ahmed Ouyahia n’a pas cité les nombreux «handicaps» qui ont tendance à neutraliser les «atouts».

Parmi les facteurs négatifs, très rarement évoqués dans le discours officiel, il y a l’habitude chez les gestionnaires de l’argent public, de dépenser à «tort et à travers», comme le reconnaissent, du bout des lèvres, les observateurs qui s’intéressent à ce qui se passe dans les collectivités locales, c’est-à-dire les wilayas et les communes. Dans l’administration locale, en effet, le réflexe est de «consommer» les budgets que leur alloue l’Etat, sans égard pour l’efficience de la dépense : a-t-elle permis de réaliser l’objectif qui lui a été assigné ?

Maintenant que les caisses de l’Etat se vident, va-t-on laisser tomber les communes et les abandonner à leur sort, les condamner à se débrouiller ? Cela ressemble à une fuite en avant suicidaire, consistant à sauter du laxisme dans le contrôle au désengagement total. C’est tout le contraire qui devrait se faire. La problématique est facile à résumer : les décisions sont prises «en haut» mais tout se passe «en bas». Dans tous les domaines qui exigent une amélioration de la gestion et des performances, l’accompagnement des «exécutants», qui se trouvent aux derniers niveaux, est absolument indispensable.

K. M.

Comment (9)

    MELLO
    1 novembre 2016 - 12 h 31 min

    Etat inique
    L’État devient le seul canal de promotion sociale et l’économie étatique s’impose comme « la matrice unique de socialisation ». Le travail, le logement, la santé, l’éducation sont des droits codifiés dans les textes fondamentaux du pays (constitution, charte nationale).
    L’État est pourvoyeur d’emploi, de logements, d’énergie, d’instruction et de formation, de soins et de protection sociale.
    Il peut redistribuer « les fruits de la croissance » sans être ni captif ni serviteur d’une couche sociale quelconque.
    Mais, cet État national en construction n’a pas laissé de place à l’expression des luttes pour les libertés démocratiques et syndicales et a proscrit les luttes pour les libertés politiques. De ce point de vue, rien n’identifie plus nettement la tradition politique du nationalisme algérien que son appréhension principale vis à vis de la démocratie. Les marionnettistes sont coupables d’une dégradation massive des valeurs éthiques et politiques en Algérie qui a entraîné une dépolitisation sans précédent avec une plongée dans le bigotisme et dans l’esprit magique et même dans des pratiques, glaçantes, de sorcellerie. L’État entrepreneur général du développement national-fondement de la légitimité fonctionnelle a déjà amorcé sa mue patrimonialiste. Les positions de monopole sur les centres de décision et les sphères de la décision politique se muent en sources de » rentes régaliennes » qui vont désormais commander hiérarchies de revenus et hiérarchies sociales. L’exécutif, le législatif, la diplomatie, les entreprises, l’armée, les services de sécurité au sens le plus large deviennent des canaux de promotion sociale accélérée. L’argent du pétrole dont les prix avaient atteint, au début 1980, des pics inespérés, a été utilisé, d’un côté, pour financer le fameux PAP, un plan anti-pénuries destiné à la population mais qui s’est avéré inefficace, et, de l’autre, à donner des avantages à des catégories privilégiées.

    anonyme
    31 octobre 2016 - 6 h 20 min

    Un gouvernement autistes
    M. OUYAHIA doit comprendre que le peuple Algérien n’est pas responsable de la faillite du pays.
    M. OUYAHIA doit comprendre qu’il est temps de quitter son poste.
    M OUYAHIA dégage de ce pays.

    selecto
    30 octobre 2016 - 18 h 36 min

    Pourquoi les services
    Pourquoi les services concernés refusent d’enquêter sur les faramineuses sommes qui dépassent les 300.000 € dépensées pour les procès du violeur Mohamed Khalifati dit Cheb Mami en France ?

    De mauvaise langues font courir des rumeurs sur les sommes réelles dépensées en frais de justice et la somme transférée depuis Alger, dans ce cas où est partie la somme restante ? Qui avait pris la décision de fiancer le procès de ce voyou qui vit depuis au Maroc avec sa Marocaine qu’il avait connu dans une boite sordide au Maroc ?

    Erracham
    30 octobre 2016 - 17 h 58 min

    La cigale et l’Algérie
    Nous payons aujourd’hui les mauvais choix économiques faits par nos éclairés dirigeants quand le pétrole se vendait à plus de $120 le barril: projets pharaoniques-Mosquée d’Alger, nouveau centre de conférences, nouvelles résidences pour la nomenklatura, et augmentation du train de vie de l’Etat, salaires mirobolants aux ministres, sénateurs et députés, marchés publics octroyés de gré à gré à des opérateurs privés (Ali el Goudroune entre autres) incapables de réaliser dans les délais et les normes mais toujours avec révision en hausse des coûts, etc… la liste est trés longue malheureusement.. Dans les pays qui se respectent, la réduction du train de vie de l’Etat constitue le premier pas pour réduire les dépenses publiques. La révision des licences d’importation est un deuxième axe de travail. On devrait n’importer que ce dont le pays a absolument besoin (plus de quincaillerie, de bibelotterie, de mercerie, de bonnetterie, de confiserie et tout ce qui fait vivre cette faune de trabendistes en costume-cravate). Un gouvernement soucieux de faire des économie aurait dû commencer par là au lieu de parler de la solution de facilté que constitue l’endettement extérieur. Un gouvernement fort et éclairé devrait s’employer sans tarder à exploiter les gisements fiscaux qui se sont réfugiés dans la sphère informelle, taxer les résidences secondaires dont la valeur excède le milliard. Tout un problème. Mon défunt père (paix à son âme) m’a ppris qie quand on voulait, on trouvait toujours un moyen, mais quand on ne veut pas, on trouvera toujours une excuse.

    benchikh
    30 octobre 2016 - 16 h 55 min

    nous sommes tous concernés !
    Aujourd’hui ,je suis partis pour acheter un pantalon au centre ville de Constantine,et qui est fabriqué à Béjaia(elvaaz) pour le bien de notre économie et la qualité du tissue .Le vendeur me dit c’est fini il va bientôt fermer ,encore une faillite ,je lui demander pourquoi c’est bien fait on dirait du Levi’s,Leecooper.Il me répond (les ouvriers)il l’on a ras-le-bol !! .Après j’ai aperçus les chemises « Redman » Ah!le Redman ! il m’a répondu c’est fini ,il n’est plus là ,il les fabriquent en Chine!! Nous avons tous le même problème ou sont passés nos ouvriers ??est il un suicide collectif.

      Abdelhamid Constantine
      1 novembre 2016 - 0 h 16 min

      meme constat
      J’ai eu la même réponse en voulant acheter une chemise Redman. Je n’ai pas cru le vendeur, je pensais qu’il faisait de l’intox.

    lhadi
    30 octobre 2016 - 16 h 09 min

    volontés, idées, intérêts…
    L’économie ne se réduit pas seulement à des chiffres. Elle traduit avant tout des volontés, des idées et des intérêts. La complexité et la spécificité algériennes nous obligent à l’élaboration d’un programme d’économie politique sous l’angle :
    1 – des valeurs humaines (habitat, niveau de vie, conditions humaines, hygiène etc). 2 – d’économie sociale (ensemble de conditions relatives à la condition ouvrière et à son amélioration etc). Se contenter d’une orientation politique : a – qui promeuve l’économie dirigée, planifiée comportant une forte intervention de l’État (politique de fermeture abandonnée depuis les années 70 par tous les pays de l’Est). b – qui se confine uniquement sur la rente de l’or noir et l’or bleue que sur les logiques de production. c – qui sacrifie le point de croissance pour ne pas énerver la société, Cette politique est au mieux de l’incompétence, au pire dangereuse. Seule, une politique économique totalement reformée peut engager l’ensemble des citoyens, spécialiste ou non, à parcourir les quelques-uns des grands enjeux actuels. Elles vont de la mondialisation à la croissance et au développement en passant par le chômage, la compétitivité, l’État, la protection sociale etc. Cette nouvelle orientation politique peut nous ouvrir des perspectives d’une grande portée pour sortir le pays du sous-développement et des cercles vicieux de la pauvreté et de facto, éradiquer les parasites qui gangrènent notre société et obèrent toute chance de développement.

    Fraternellement lhadi
    (lahdi24@yahoo)

    New kid
    30 octobre 2016 - 10 h 39 min

    Pile ou face!
    La question est de savoir de ces deux partis : le Fln et le Rnd qui est l’optimiste et qui est le pessimiste ?
    A mon avis, ayant entendu les deux parties, le FLN est l’optimiste car il pense et dit que dans le proche avenir nous boufferons de la M….. Et nous la garderons pour nous seulement !
    Le Rnd est le pessimiste car il le dit et le pense ; nous bouffons de la M…. mais il n’en aura pas pour tout le monde, alors rationnons le chaab.

    TheBraiN
    30 octobre 2016 - 9 h 53 min

    Le virtuose
    Mr Ouyahia est un virtuose , dans son genre bien entendu !
    Il est capable de dire une chose le matin puis son contraire l’après-midi avec la même « conviction » .

Les commentaires sont fermés.