Adieu Malek !

Par Rabah Toubal – J’ai rencontré Malek Chebel pour la première fois, il y a presque un demi-siècle, à Skikda, où il est né en 1953. Lui était étudiant au lycée Larbi-Tébessi et moi collégien au collège technique, comme son cousin Tayeb qui me le présenta, en le qualifiant déjà à l’époque d’«encyclopédie». Tous les trois, nous avions la passion de la lecture, surtout des illustrés et des romans policiers, que nous louions chez âmmi Allaoua, qui avait un stand d’illustrés, de livres neufs et d’occasion au marché aux puces de Bab Ksentina.

Malek maniait excellemment les lettres comparativement aux apprentis comptables que nous étions, plutôt férus de chiffres. Déjà, à l’époque, il avait une mémoire prodigieuse et une vaste culture générale, tant en littérature qu’en histoire et en géographie. Et il nous en faisait la démonstration à chacune de nos rencontres ou de nos longues promenades sur la splendide corniche reliant Skikda à Stora, un ancien comptoir phénicien distant d’à peine trois kilomètres du centre-ville.

Le «quiz» que j’ai consacré récemment à Malek Chebel sur ma page Facebook, intitulé «Qui est qui et qui fait quoi à Skikda ?», a montré combien ses compatriotes de Skikda, d’Algérie et de la diaspora aiment et respectent l’éminent anthropologue et penseur algérien qu’il fut, un véritable self-made man dont le talent et les compétences sont universellement reconnus.

Ses proches, à qui nous présentons nos condoléances les plus attristées, avaient aussi affiché une grande inquiétude pour la détérioration rapide de sa santé due au mal contre lequel il luttait courageusement depuis plusieurs mois.

Repose en paix, cher ami !

R. B.

Comment (16)

    Aloui Youcef Cheraga
    26 janvier 2017 - 17 h 06 min

    Malek
    Nous avons perdu un véritable pédagogue , un grand de chiffreur et une véritable Icône de cet Islam des Lumières dont à tant besoin en ces moments

    Mohamed Ouali
    19 novembre 2016 - 23 h 20 min

    Hommage à un grand esprit
    Je tiens à m’associer aux nombreux intervenants qui ont témoigné chacun de son expérience ou de ses connaissances de cet illustre défunt qu’est Malek Chebel, quelle immense perte pour l’humanité en général et pour l’islam en particulier; Il a de tout temps donné une image constructive et humaniste de l’islam, au contrario de toutes ces armées de prédicateurs destructeurs de l’esprit et du message de Mohamed (psl);
    Paix sur toi Malek, tu as su être un repère pour la masse anonyme et désorientée que nous sommes, par tous les messages contradictoires qui ont remplis nos horizons; Tu as su maintenir le cap et préserver la flamme de l’espoir dans nos cœurs sur la justesse de nos choix à être fidèle au véritable islam de tolérance et d’amour pour le prochain, que tu as porté à bouts de bras.
    Repose en paix toi, la lumière de l’islam

    Fatih Babori
    14 novembre 2016 - 17 h 35 min

    Malek
    Moi comme beaucoup d;autres je l’ai connu au lycee Tebessi nous etions ensemble de la 6ieme a la troisieme et tous les deux des internes .
    Je me rapelle de ton cahier journal avec tes sketches et poemes (always a jour). Aussi vous etiez l’ami de tout le monde.

    Allah Yarhamouka. Rest in peace.

    Fatih

    Mohamed
    13 novembre 2016 - 21 h 27 min

    Amin ya Rab el aâlamaine !
    Amin ya Rab el aâlamaine !

    Gaouar
    13 novembre 2016 - 20 h 48 min

    Une véritable perte, L’Etat
    Une véritable perte, L’Etat algérien ne mesure pas les pertes intellectuelles des enfants de l’Algérie. Paix pour l’Âme de Malek Chebel. AMIN.

    Bekaddour Mohammed
    13 novembre 2016 - 18 h 47 min

    Marché aux puces
    Malek fait partie de ce qui conserve debout les Algériens fiers, surtout dans la relation aux Français. Votre histoire du marché aux puces, cher Rabah Toubal, je l’ai vécu en France, parce que le destin a été que j’y sois introduit à l’âge de 12 ans, depuis une contrée rurale ici qui était dépourvue de livres. Un jour, au marché aux puces d’Aix-en-Provence, exactement aux pieds du Tribunal orné de la statue de Voltaire, je suis tombé sur un livre alors interdit en Algérie, le livre de Mohammed Boudiaf « Où va l’Algérie ? » ! L’interview qu’AP publie du défunt Malek, datée de 2012, sa conclusion est un écho à la question du défunt Boudiaf… Qu’est-ce donc qui nous condamne à ce flou ? Remarquez, mon frère, que Dieu a dit Nulle âme ne sait ce qu’elle possèdera Demain.. »…

    Gueddah
    13 novembre 2016 - 17 h 32 min

    L’islam des lumières dont feu
    L’islam des lumières dont feu Malek Chebel est le chantre est en passe de vaincre celui des ténèbres prôné par les wahabites d’Arabie Saoudite et de Qatar et par le GIA, le GSPC, El Qaida et Daech.

    Youcef Aloui
    13 novembre 2016 - 16 h 52 min

    Hommage
    J ai lu quelques uns de ses livres et suivi aussi ses émissions de télé et était en parfaite communion sur son concept de l Islam des Lumières !

    Anonymous
    13 novembre 2016 - 16 h 23 min

    Votre hommage à notre Malek
    Rabah Toubal , je ne vous connais pas , mais je vous remercie pour cet émouvant hommage que vous rendu, à votre façon, à notre Malek ! Je vous remercie aussi d’avoir évoqué un certain âmmi Allaoua, qui avait un stand d’illustrés, de livres neufs et d’occasion au marché aux puces de Bab Ksentina, rappelant à la génération algérienne d’aujourd’hui qu’à votre époque, la mienne aussi, dans nos marché aux puces, il n’y avait pas que des ustensiles de cuisine en plastiques, des pommes de terre ou des herbes de toutes natures mais aussi ….des illustrés et des livres neufs ou anciens ! Merci en tout cas car c’est beaucoup de souvenirs, pour moi aussi, que ce quartier de Skikda que vous évoquez !

    Mourad
    13 novembre 2016 - 13 h 57 min

    Malek Chebel était un
    Malek Chebel était un humaniste, aussi grand que les Malek Bennabi et Mohamed Arkoun.

    Hasniou djamel
    13 novembre 2016 - 13 h 26 min

    condoléances
    Voici un authentique intelectuel de l’Algérie indépendante qui nous quitte à la fleur de l’âge de la production intellectuelle. Un passionné de la chose religieuse. Il avait la maîtrise de la culture arabo-musulmane, il avait la pertinence et la perspicacité dans l’anlyse du comportement humain notamment celui du musulman. La lecture ou la relecture de son oeuvre est indispensable pour comprendre l’approche de la société arabo-musulmane et ses liens avec l’occident. Il aura accompli sa mission et qu’il repose en paix et que Dieu l’élise parmi ses meilleurs.

    Lotfi ALN
    13 novembre 2016 - 13 h 07 min

    Chebel
    Un homme intègre , un intellectuel digne de ce nom, un vrai algerien.
    Paix à son âme .

    Quenelle
    13 novembre 2016 - 12 h 45 min

    Pour mieux connaître ce que
    Pour mieux connaître ce que le défunt grand humaniste était ( in Le Point , 13/11/2013) :
     » Dans les médias comme dans ses livres, il était l’inlassable et chaleureux défenseur d’un « islam des Lumières » : l’anthropologue des religions, collaborateur du Point et psychanalyste algérien Malek Chebel est décédé samedi à Paris d’un cancer, à l’âge de 63 ans. « Malek Chebel, c’était l’islam des Lumières et la modernité. Son œuvre dit quel doit être notre ouvrage : bâtir l’islam de notre temps », a estimé le Premier ministre français Manuel Valls sur Twitter, alors que les attentats djihadistes, comme ceux du 13 novembre qui seront commémorés dimanche, ont relancé les débats autour de la deuxième religion de France. Pour Anouar Kbibech, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), interrogé par l’Agence France-Presse, sa disparition constitue « une grosse perte pour l’ensemble des musulmans de France ».
    Malek Chebel sera enterré en Algérie, où il était né en 1953, probablement après une cérémonie en région parisienne lundi, a précisé à l’Agence France-Presse son fils Mikaïl Chebel. Son érudition, sa liberté d’esprit et son sourire l’avaient fait largement connaître : cet intellectuel s’était employé à développer une image libérale de l’islam, en traquant les mensonges des intégristes, et étudiant des thèmes qui pouvaient paraître iconoclastes, comme la sexualité arabe. « J’ai pris le parti de chercher la lumière dans le monde arabe. Je suis tenu par un souci de vérité et je veux m’approcher au plus près possible de ce que je pense être cette vérité », disait-il à l’Agence France-Presse en 2006, alors qu’il publiait « le Kama-Sutra arabe», premier manuel d’éducation sexuelle en terre d’islam.
    « Islam des Lumières »
    Arrivé à Paris en 1980 pour préparer un doctorat en psychopathologie et psychanalyse, après une licence de psychologie clinique à Constantine, Malek Chebel veut contribuer par ses études à voir l’Orient et l’Occident s’éloigner des « lieux de confrontation » où les extrémistes veulent les conduire. Il « a appris le dictionnaire » français en arrivant en France « pour s’approprier les mots, la langue », a raconté à l’Agence France-Presse son ami Hichem Ben Yaiche. « Il avait une capacité de travail inouïe », avec 35 livres publiés et 5 prévus pour la seule année 2016. Il voulait « ratisser plusieurs thématiques », dans « une quête d’identité personnelle », selon ce proche. Parmi ses livres, L’Islam pour les nuls et Le Coran pour les nuls s’étaient arrachés dans les librairies en France après les attentats de janvier 2015. Il a aussi traduit le Coran en français et publié, entre autres, L’Islam et la Raison, L’Érotisme arabe, ou L’Islam en 100 questions, ainsi que plusieurs Dictionnaires amoureux (du Coran, de l’Algérie…).
    Face au « détournement de l’islam » par ceux qui ont alimenté sa « dérive sectaire » et djihadiste, Malek Chebel a donné naissance au concept d’« islam des Lumières » pour « dire que l’islam n’est pas extrémiste, qu’il n’est pas ce qu’on peut dire à travers les actes de quelques fous de Dieu », a expliqué son ami. Selon Anouar Kbibech, il proposait « une démarche innovante, une lecture contextualisée des préceptes de l’islam et de la pratique religieuse ». Et il avait « un rôle précurseur » avec « des analyses pertinentes, notamment sur la place de la femme dans l’islam, de la conception, de la relation de l’homme au plaisir d’une manière générale », des thèmes qui « apportaient une certaine fraîcheur à la vision que pouvait avoir la société française sur la religion musulmane », a souligné Anouar Kbibech.
    « C’était un homme d’une immense érudition, d’une grande autorité morale », a salué Jack Lang, président de l’Institut du monde arabe (IMA). « En cette période où les préjugés se multiplient, la parole solide, humaniste d’un homme comme lui manquera beaucoup. » Sur Twitter, l’écrivain franco-congolais Alain Mabanckou a déploré la « mort d’un ami ».  »

    krimo
    13 novembre 2016 - 11 h 48 min

    C’était vraiment quelqu’un de
    C’était vraiment quelqu’un de très bien, j’avais fait sa connaissance en Belgique lors d’une d’une conférence qu’il a animé avec brio à l’université de Liège, il y a de cela quelques années alors que l’Algérie vivait sous le terrorisme islamiste.
    Lors du débat, de par ma question, il en a déduit que j’étais un compatriote à lui.
    En sortant de la salle à la fin de la conférence, il a voulu que j’aille manger avec lui et les organisateurs. Cela m’avait beaucoup touché
    Repose en paix cher MONSIEUR.

    anonyme
    13 novembre 2016 - 10 h 27 min

    Une immense perte!
    C’est une perte pour nous tous.

    anaALGERIEN
    13 novembre 2016 - 7 h 04 min

    ترحيم
    رحمة الله عليه و على جميع أموات المسلمين

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