Chebel et Djoghlal, deux repères

Par Kamel Moulfi – C’est le temps des mauvaises nouvelles pour tous les Algériens, pas seulement ceux d’entre nous qui vivent en France. Perdre, presque simultanément, deux figures de l’élite algérienne, Malek Chebel et Djemaâ Djoghlal, est un coup du sort pénible à supporter. Pour Algeriepatriotique, ce sont deux amis qui partent prématurément, alors qu’ils pouvaient encore nous faire bénéficier de leurs compétences et de leurs qualités, complétées par une audace très rare dans leur situation.

Deux brillants intellectuels, estimés en Algérie et en France parce qu’ils étaient pleinement attachés à leur identité et à leur pays, qu’ils ont su défendre à leur manière et avec une grande ouverture d’esprit. Ils sont morts dans l’exil mais ils reposeront pour l’éternité en Algérie, dans la terre qui les a vus naître, dans leur patelin.

Malek Chebel, le défenseur de «l’islam des lumières» a été inhumé mercredi à Skikda, et Djemaâ Djoghlal, femme de conviction et «symbole incontournable du militantisme culturel chaoui et amazigh», sera enterrée ce samedi à Khenchela. Malek Chebel croyait – il l’a dit dans une interview à Algeriepatriotique – en «l’avènement d’une modernisation possible des pratiques musulmanes». Il militait avec persévérance et beaucoup de courage, à contre-courant, pour hâter cet avènement, dans un contexte qu’il savait pourtant défavorable.

Djemaâ Djoghlal, également, a toujours défendu ses idées, sans concession, comme le montrent les contributions qu’elle a publiées dans Algeriepatriotique. Quelle perte immense, quand on apprend que cette sociologue de formation a consacré 25 ans de sa vie à collecter des archives sur l’histoire de l’Algérie et sur le patrimoine culturel des Aurès et la mémoire amazighe de l’Afrique du Nord ! Et quel grand cœur elle a révélé en offrant ses livres à des institutions en Algérie !

En ces moments de désorientation et d’ignorances qui baignent la société algérienne, Malek Chebel et Djemaâ Djoghlal de la même trempe, se présentent comme de précieux repères.

K. M.

Commentaires

    abbès
    20 novembre 2016 - 11 h 15 min

    La mort d’une juste.
    La selectivité dans le traitement de la disparition des deux sommités est affligente. A part PATRIOTIQUE les autres médias ont completement ignoré Mme DJOGHLAL. Moi je sais pourquoi. Ceux qui la détestent sont connus,leur dernier souffle est proche meme s’ils ont les moyens de retarder un peu la mort.

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