Le dialogue inclusif et la solution politique, seul cadre pour le règlement de la crise en Libye (Messahel)
Le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, a estimé que le dialogue inclusif et la solution politique sont le seul cadre à même de permettre le règlement de la crise en Libye, précisant que «l’accord politique est le seul fondement solide qui existe entre les mains des Libyens en cette étape cruciale». Dans des déclarations à la presse samedi à l’issue de sa rencontre avec le président du parti El Taghyeer (le changement) et membre de la commission du dialogue national libyen, Guma El-Gamaty, M. Messahel a précisé que «la légitimité du conseil des députés, dont le mandat s’est achevé en octobre dernier, et la légitimité du conseil présidentiel libyen sont issues de l’accord politique cautionné par les Nations unies, notamment dans la résolution 2295», qualifiant l’accord de «seul fondement solide existant entre les mains des Libyens en cette étape cruciale». M. Messahel a indiqué avoir évoqué avec El-Gamaty les développements du dialogue national libyen après la réunion de Malte et les étapes prochaines pour la mise en œuvre de l’accord politique en Libye.
S’agissant de la visite du responsable libyen en Algérie, le ministre des Affaires maghrébines a fait savoir qu’elle s’inscrivait dans le cadre des contacts permanents avec toutes les parties libyennes dans l’est et le sud de la Libye. Il a rappelé dans ce sens les visites précédentes et futures de responsables libyens en Algérie qui ont pour objectif de resserrer les rangs en permettant à toutes les parties concernées de s’exprimer, affirmant que la solution «doit rester entre les mains des Libyens, car ils ont les capacités pour atteindre cet objectif».
MM. Messahel et El-Gamaty ont mis l’accent sur la coordination existant entre l’Algérie et la Libye au sein des forums internationaux, au niveau africain et des pays du Sahel et de l’ONU. Après avoir souligné l’attachement de l’Algérie au rétablissement de la paix et de la stabilité en Libye, M. Messahel a exprimé le souhait d’avoir un gouvernement d’union nationale formé dans les plus brefs délais en raison de la situation extrêmement difficile qui prévaut dans ce pays en proie à des problèmes sécuritaires et au terrorisme en l’absence d’un gouvernement et d’institutions.
M. Messahel a évoqué également les problèmes économiques, estimant que la formation d’un gouvernement permettra de répondre aux besoins du peuple libyen, rappelant le soutien des pays voisins et de la communauté internationale au processus politique en Libye. Il a fait remarquer dans ce sens que toutes les parties ont «un même agenda, à savoir la mise en œuvre de l’accord politique et l’accompagnement du gouvernement et du Conseil présidentiel, reconnu comme seul et légitime représentant de la Libye».
La Libye salue le rôle «pivot et central» de l’Algérie dans l’élaboration de l’accord politique
Pour sa part, le président du parti El Taghyeer, Guma El-Gamaty, a salué le rôle «pivot et central» de l’Algérie dans le processus d’élaboration de l’accord politique. L’Algérie a été parmi «les pays frères et voisins qui ont le plus contribué à l’élaboration de cet accord, car jouissant d’une grande crédibilité, de neutralité et de respect de la part de toutes les parties aussi bien à l’intérieur de la Libye qu’au double plan régional et international». Le processus du dialogue politique a débuté en Algérie et a abouti à l’accord signé le 17 décembre qui a permis la formation d’un gouvernement libyen d’union nationale, présidé par Fayez El Serraj, a-t-il ajouté.
Rappelant les réalisations importantes accomplies dans le cadre du dialogue et de l’accord, le responsable libyen a relevé des «difficultés et obstacles» qui entravent l’étape de la mise en œuvre. «Face à cette situation, nous aurons toujours besoin de l’Algérie en tant que pays frère et voisin, ainsi que de son aide afin de venir à bout de ces problèmes à travers l’échange de vues et des moyens qui nous permettront d’aller de l’avant», a déclaré M. El-Gamaty. «Notre objectif est que la Libye recouvre sa stabilité, son unité, son intégrité territoriale ainsi que sa souveraineté et l’union de son peuple», a soutenu M. El-Gamaty. Le président du parti El Taghyeer a ajouté que les Libyens souhaitent avoir l’opportunité de «jeter les fondements d’un nouvel Etat, celui des institutions et de l’Etat de droit qui permettra de réaliser le développement durable et d’exploiter les richesses naturelles pour la prospérité de la Libye», ajoutant que l’Algérie a un grand rôle à jouer en matière de soutien de la Libye dans ce sens.