Pauvres «experts»

Kamel Moulfi Sur les plateaux et dans les studios des médias lourds officiels, une idée fixe fait tourner en rond des experts «institutionnels» qui cherchent à convaincre leur monde que tous les problèmes de l’Algérie viendraient des subventions qui permettent aux couches sociales défavorisées d’acheter, comme le reste de la population, le pain et le lait, et d’avoir, comme les autres aussi, de l’eau et de l’électricité et de bénéficier éventuellement de soins. Les discours de ces «experts» sont à la fois homériques et amusants. Ils tentent vainement d’arracher une constante «sociale» forgée dans le feu de la guerre de libération par les moudjahidine et solidement rivée dans la politique du pays dès la conquête de l’indépendance. Le côté amusant est dans leur recherche d’arguments à l’emporte-pièce construits sur le même refrain de «riches et pauvres qui achètent le pain et le lait aux mêmes prix subventionnés», ce qui n’est pas du tout prouvé, à moins que dans la catégorie «riche», ils mettent une partie des couches moyennes qui tiennent à bénéficier de cette tranche de la politique sociale de l’Etat. Par ignorance ou mauvaise foi, les pourfendeurs des subventions inscrivent au bas de la facture du soutien des prix de quelques produits alimentaires de base et des tarifs des services publics, le montant de tous les transferts sociaux, en vrac. Le discours antisocial est d’autant moins crédible qu’il ignore sciemment des gisements financiers énormes qui pourraient en un clin d’œil répondre aux exigences budgétaires du pays. Il suffit de regarder du côté des dilapidations de formes et de sources diverses qui ne profitent pas du tout aux pauvres et, comme on dit, ponctionner les yeux fermés, sans grand risque de commettre une injustice tant l’impunité a régné sur ces délits punis par la loi. Le pouvoir a raison d’être prudent face à la délicate question des subventions. La sortie de rue réussie à Alger, dimanche dernier, de l’Intersyndicale pour protester contre le projet du nouveau code du travail est un avertissement qui devrait être entendu et pris en considération si on veut éviter l’explosion sociale.

K. M. 

Comment (8)

    TheBraiN
    30 novembre 2016 - 14 h 44 min

    « Experts »
    Le phénomène des « experts » de tous genre qui pullulent sur les chaînes satellitaires est tout sauf Algérien .
    Ces gens interviennent pour défendre telle ou telle autre option en fonction des intérêts qu’ils défendent et des gens qui les font vivre .
    De plus , mis à part certains diplômés, ces « experts » n’ont ni diplômes supérieurs ni même un minimum de « connaissances » en rapport avec leurs domaines d’expertise .

    Yassine
    30 novembre 2016 - 13 h 13 min

    Alternance
    El MOUMOU Dwah E’MMOU wadraham dwah moulah !
    Le bebe a a besoin vitale de sa mere et l’argent a un besoin vitale de SON proprietaire .

    Les modeles economiques qui fonctionnent sont connus . Mais pour les mettre en application , il faut d’abord resoudre le probleme politique .Limitation et separations des pouvoir et surtout l’alterance democratique. (…)

    Abou Stroff
    30 novembre 2016 - 12 h 06 min

    experts, mon oeil!
    les idéologues organiques du pouvoir en place parle de tout sauf de l’essentiel. en effet, tant que la nature du système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation n’est pas mise en exergue, ils peuvent proposer la chose et son contraire, toute honte bue. en effet, une décision quelconque n’a de sens que si elle est insérée dans un tout qui lui donne un sens. or, parler de subventions sans mentionner la rente et la prédation n’est qu’une forme d’onanisme qui ne dit pas son nom. moralité de l’histoire: lorsqu’on commencera à mettre en place les conditions de dépassement du système rentier et de neutralisation des couches rentières, alors, on pourra s’assoir, fumer un peu de thé et parler de la nature « anti-économique » des subventions.

    Erdt
    29 novembre 2016 - 22 h 58 min

    M Kamal,c vrai que c
    M Kamal,c vrai que c subventions profitent aux riches. Ils gaspillent plus d’essence que les autres. Bon,j’arrête là car je crois pas qu’ils achètent lait en sachet. Il est évident de cibler les subventionnés!! Y’a des solutions,mais ces gouvernants incompétents les trouvent difficiles!! Comme si c’était facile d’être ministre!! Oui c plus facile!! Revenons à la crise,à la faillite!! Faillite qu’ils essaient de faire oublier ou mettre sur le dos du pétrole!! Mais y’a su sellal c vous le gouvernant c pas le pétrole,le pétrole c une matière inerte que dieu nous a donnée et que vous avez gaspillée!! La crise c vous,la faillite c vous,l’échec c vous. Et vous voulez continuer encore avec un 5eme mandat!! Nous serons non seulement la risée du monde mais la honte de l’humanité!

    Echiboukh
    29 novembre 2016 - 20 h 14 min

    Faire preuve de lucidité
    Cette question des « subventions » devenue obsessionnelle chez les porte-paroles de ceux qui tiennent les rênes du pouvoir. Etant mal posée, les solutions sont incorrectes voire carrément fausses. C’est vrai que fait de soutenir certains produits de base a éviter à une part importante de la population ayant un revenu faible de sombrer dans la pauvreté voire l’indigence avec le lot de violence sociale que cela engendre, qui est proche du seuil d’inflammabilité mais dans le même temps, il ne faut pas fermer les yeux sur les énormes gaspillages que les prix administrés de certains produits ont engendré. Il faut, dans cette période vaches maigres, regarder à la loupe les différentes dépenses du budget de l’état et surtout les manques à gagner que la période de la bahbouha maliya avait quelque peu mis aux oubliettes. Pèle mêle , je citerais les fraudes et évasions fiscales, les dépenses de prestige qui cachent souvent des détournements et des dilapidations des deniers publics notamment dans les activités qui nourrissent la masse électorale du régime ( les subventions des associations parasites, les activités sportives et culturelles sans impacts etc.). Et notamment, les quelques 80 fonds spéciaux du Trésor qui ont permis de subventionner des clans et des serviteurs zélés du système sans que personne et notamment ces « exports » n’osent aborder ce dossier.

    Anonymous
    29 novembre 2016 - 16 h 28 min

    Les subventions sont
    Les subventions sont nécessaires, mais quand elles profitent aux pays voisins, il faut changer les choses, les subventions doivent profiter qu’aux algériens et rien qu’aux algériens, mais pour cela il faut une gouvernance impartiale et compétente, et non pas un état corrompu dont les membres sont d’origines douteuses qui ferment les yeux sur la saignées du budget algérien et qui profitent aux voisins qui vivent sur le dos de l’Algérie. Le Maroc la Tunisie, tous les voisins frontaliers Sud, nous sucent le sang, c’est là qu’il faut regarder pour remédier à cette saignée, et bien sûr il faudrait sévir contre le marché informel qui ruine l’économie algérienne et ne profite pas au peuple mais aux terroristes économiques, aux terroristes armés, aux corrompus du systèmes qui se remplissent les poches.

    New kid
    29 novembre 2016 - 13 h 43 min

    L’egalite devant Dieu
    Hélas, avec une gouvernance sans programme, sans vision, prédatrice, corrompue et clientéliste, avant de parler abolition des subventions, examinons ce que cette autocratie doit faire pour éviter toute atteinte à l’éclatement de la paix sociale :
    -relever les le taux de l’imposition pour les salaires de plus 30.000 dinars par mois.
    -retirer aux résidents du Club des Pins les victuailles sans payer. Qu’ils se rendent au marché comme tout le peuple !
    -de faire payer les billets d’Air Algérie à toute la nomenklatura et employés.
    -Arrêter de subventionner l’UGTA avec de nouvelles 4X4 chaque année.
    – La retraite des hauts fonctionnaires doit être identique à celle des citoyens. (Les estomacs sont les mêmes et devant Dieu l’égalité des humains !)

    Thidhet
    29 novembre 2016 - 12 h 49 min

    Subventions au profit de qui
    Il est indéniable que les subventions, tels qu’elles sont pratiquées, profitent surtout à certains voyous bien incrustés dans les rouages du système. Il est indéniable aussi que ces subventions, telles qu’elles sont pratiquées, faussent complètement la valeur du travail. C’est un sérieux problème mais un problème facile à régler. Mais il semble que la volonté n’y est pas. L’égalitarisme c’est bien, mais il faut que l’Algérie un pays où seuls les petites frappes qui jouent aux hommes d’affaires et les bras cassés s’en sortent bien mieux que les gens honnêtes. I

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