France : hausse modérée des demandes d’asile

Pascal Brice, directeur général de l'OFPRA. D. R.

Un peu plus de 85 000 demandes d’asile ont été enregistrées en 2016 en France, avec une hausse de celles émanant de Soudanais et d’Afghans dans le sillage des conflits alimentant la crise migratoire, mais aussi d’Albanais dont le pays est pourtant considéré comme «sûr». «Cela représente une hausse de 6,5%» sur un an, a précisé Pascal Brice, directeur général de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA). En 2015, 80 000 demandes avaient été enregistrées, en forte hausse (24%) par rapport à 2014.

Il faut toutefois, pour avoir une vision exhaustive des arrivées en France, ajouter à ces chiffres ceux des migrants n’ayant pas encore déposé leur dossier à l’OFPRA. Aucun chiffre n’a été communiqué à ce sujet, mais l’an dernier, 25% des demandes d’asile enregistrées en préfecture ont été renvoyées vers un autre pays européen (règlement «Dublin» qui laisse la prise en charge des demandeurs d’asile aux pays de première arrivée dans l’UE), selon l’association d’assistance aux migrants Cimade. De ce fait, «on est plutôt autour de 100 000 demandes, un niveau historique», selon Gérard Sadik de cette association.

L’augmentation reste «dans des proportions totalement acceptables pour notre pays», a toutefois estimé jeudi le ministre de l’Intérieur, Bruno Le Roux. Deux ans après le début de la crise migratoire, l’Allemagne a enregistré 280 000 demandes l’an dernier, en baisse de deux tiers. Le «taux d’accord» (soit les demandeurs obtenant l’asile) a augmenté, passant de 31% en 2015 à 38% l’an dernier. Cette progression est notamment liée «aux nationalités des demandeurs d’asile», a précisé M. Brice.

En effet, «cinq pays ont représenté 40% de la demande», avec «entre 5 000 et 6 000 dossiers chacun» : l’Albanie, qui est pourtant sur la liste des pays dits «d’origine sûre», la Syrie, l’Afghanistan et le Soudan, déchirés par des conflits, ainsi qu’Haïti. M. Brice n’a pas précisé le classement de ces pays. Les Syriens, ainsi, obtiennent l’asile «à 97% environ». Une grande partie est arrivée directement au travers de programmes européens d’accueil des réfugiés. Mais on retrouve aussi parmi les demandeurs des Afghans, dont «la demande a fortement progressé» après avoir atteint 2.500 en 2015, avec «plus de 80%» de chances d’obtenir l’asile. Les Soudanais ont aussi augmenté. Un sur deux environ a obtenu l’asile.

R. I.

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