Niger : manifestation contre les bases militaires occidentales
A l’appel d’un collectif d’organisations de la société civile, les enseignants, les élèves, les agents municipaux et les commerçants ont parcouru ce samedi les rues de Niamey pour dénoncer la cherté de la vie et la politique d’austérité du président Mahamadou Issoufou. Les manifestants ont également dénoncé «la présence des bases militaires française, américaine et allemande» dans le pays. Officiellement, ces bases sont dédiées à la lutte contre le terrorisme, notamment au Mali et en Libye voisins.
Le 21 décembre 2016, une manifestation similaire avait déjà été organisée à Niamey. En réponse, le gouvernement nigérien, qui avait accusé l’opposant en exil, Hama Amadou, d’avoir orchestré la manifestation, avait organisé «une contre-manifestation» pour soutenir le président Mahamadou Issoufou. De nombreux militants de l’opposition ont également pris part à cette manifestation qui s’est dispersée dans le calme. En grève depuis des mois, les agents municipaux réclament le paiement «de six à sept mois d’arriérés» de salaires, tandis que les commerçants ont exprimé leur colère après la destruction de milliers de boutiques, échoppes et restaurants par la municipalité de Niamey.
Certains manifestants ont réclamé également l’annulation d’un accord signé en 2014, accordant au groupe français Bolloré le monopole de la manutention des deux plus importants entrepôts de douane de Niamey, monopole qui a engendré une hausse significative des taxes. Le Niger est un pays sahélien presque entièrement désertique et parmi les plus pauvres du monde. Son économie est, en outre, affectée par la chute du cours du pétrole – dont il est un modeste producteur depuis 2011 – et la baisse du prix de l’uranium dont il est un grand producteur mondial.
K. C.
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