Abstentionnisme : à qui la faute ?

Par R. Mahmoudi A moins de dix jours de l’entame de la campagne électorale, l’heure est aux exhibitions et, nouvelle mode oblige, aux inaugurations de nouveaux sièges de permanence locale des différents partis en lice, qui se transforment souvent en meetings de militants où règne une étrange ambiance nourrie par des égocentrismes sans bornes.

Pourtant, dans la rue, rien n’indique l’approche d’un scrutin dont tous les tribuns politiciens disent qu’il est décisif aussi bien pour la classe politique, qui agonise et qui se complaît dans sa médiocrité, que pour la nation tout entière. Ceux-là ont beau agiter le spectre des menaces régionales, comme le fait si maladroitement le FLN de Djamel Ould-Abbès, ou faire dans le populisme le plus stérile pour se donner une visibilité sur la scène politico-médiatique, la population reste dans sa grande majorité totalement indifférente mais plus encore méprisante à l’égard de tous ces acteurs politiques saisonniers qui viennent quémander leurs voix. Voilà le vrai danger qui menace le processus démocratique dans notre pays mais dont personne ne voudrait assumer la responsabilité.

D’un côté, le pouvoir en place se réjouit de voir une si importante frange du peuple abhorrer et les partis politiques et la chose politique, car lui-même se voit au-dessus de la mêlée, et se plaît à jouer l’arbitre en bourrant allégrement les urnes en faveur de sa clientèle traditionnelle. De l’autre, les formations politiques qui participent à ces fausses joutes électorales accusent machinalement le pouvoir de promouvoir indirectement le boycott des élections, quand celles-ci ne concernent que les assemblées nationales ou locales.

R. M. 

Comment (8)

    bachir belmehdi
    5 avril 2017 - 20 h 35 min

    la mort du multipartisme
    Le taux de participation avait atteint 59 % aux premières et dernières élections législatives propres et honnêtes, c’était le 26 Décembre 1991 puis vint l’ère de la fraude et de la tricherie, la carte politique du pays a été complètement faussée. Le taux de participation aux prochaines élections ne dépassera pas les 23 %, seuls les gens malhonnêtes seront représentés à l’APN.

    MELLO
    4 avril 2017 - 16 h 32 min

    Alternance mise au placard
    Dépolitisation, déculturation, déshumanisation sont le lot de désertification d’un pouvoir qui ne veut que se suffire à lui même. Ce désert qui avance risque de griller toute envie de faire de la politique, c’est à dire de prendre des responsabilités vis à vis de son pays. Oui responsabilités, car ce n’est pas en s’abstenant que l’on exprime son avenir. A ce jeux là, les autorités ont mis en place un ensemble de barrières pour s’assurer le contrôle pérenne du pouvoir à tous les échelons. Le citoyen s’est vu éjecté petit à petit de ses responsabilités avec notamment des interdictions de conférences qui sont restées jusque-là sporadiques, les pressions s’accentuent depuis quelques semaines sur les intellectuels, les militants et les partis. C’est le cas notamment en Kabylie, où plusieurs conférences ont été annulées sans aucune explication valable. Pis, les parties qui ont interdit ces manifestations culturelles et intellectuelles ne sont pas bien identifiées. Justement, la répercussion sur les joutes électorales se manifestent par une absence ou un rejet systématique du citoyen. De plus, la désaffection électorale de la population s’explique par le fait que les partis algériens au pouvoir, en situation de gouverner, ne se soumettent pas au rôle dévolu à cette fonction. Chez nous, on assiste depuis quelques années à l’élargissement du fossé séparant l’Etat-administration avec la société. De plus, la prééminence de la fonction présidentielle sur toutes les fonctions législative, exécutive et judiciaire, conjuguée au verrouillage du champ politique ont dissuadé le citoyen de participer activement à la vie politique de son pays. On s’en souvient ,Ahmed Ouyahia, qui a mené la campagne en faveur de la constitution 1996, a expliqué quelques jours avant la révision constitutionnelle de novembre 2008 que l’alternance en Algérie n’est pas pour demain. Il a même avoué sans fard devant les membres de son parti que « l’opposition ne prendra pas le pouvoir en Algérie, en tout cas pas de sitôt.». Là où leurs droits sont piétinés, leur dignité bafouée, leurs vies réduites à un simulacre de survie végétative, tous les peuples du monde ont le droit et le devoir de résister à leurs oppresseurs. Désormais, patriotisme ne rime plus avec soumission au régime mais avec changement ! Un changement que la société appelle de toutes ses forces et vers lequel nos énergies doivent converger.

    umeri
    3 avril 2017 - 14 h 03 min

    abstentionisme
    Le vote est un droit, comme l’abstentionnisme l’est également, c’est une façon pour chacun d’exprimer son mécontentement sur sa situation de misère, l’injustice qui frappe la société. Menacer les citoyens d’aller en enfer s’ ils ne votent pas, comme le font certains est absurde et non productif. Il existe un crise de confiance, qui touche les partis politiques, soucieux avant tout de leurs intérêts, les prêcheurs en eau trouble,l’État qui n’arrive pas a maitriser la situation, pour juguler la crise économique, assurer convenablement le partage du revenu national.

    anonyme
    2 avril 2017 - 5 h 53 min

    TOUS RESPONSABLES!
    Tout le monde est responsable en Algérie.
    Le silence et la lâcheté de tout le monde……………….le laisser faire et le laisser aller qui a conduit ce beau pays au CHAOS économique, financier, et social.
    Chacun pense qu’à son avenir et de ses propre enfants sans se poser de question.

    Anonymous
    1 avril 2017 - 21 h 59 min

    Un fou, un prisonnier, un
    Un fou, un prisonnier, un salaud, un dealer, un drogué, un âne, une chèvre, une vieille de 120 ans, un mort, Bernard-Henri Lévy, Sarkozy, un idiot, un milliardaire ……. mis en tête de liste devient député, sénateur….

    Anonymous
    1 avril 2017 - 21 h 45 min

    En plus du fait que la
    En plus du fait que la situation sociale va de mal en pis, nous constatons que les élections ne sont plus crédibles!
    – les 1ères places se monnaient
    – Le système des listes est anti-démocratique tout en encourageant l’incompétence et la corruption
    – Les citoyens ne choisissent pas ; on leur impose leur futur « représentant »

    Donc pour moi et ma famille « abstention » et on s’en fout !

    Rot
    1 avril 2017 - 20 h 37 min

    Ceux,proches du pouvoir,vont
    Ceux,proches du pouvoir,vont forcer les plus vulnérables (filet social,cdd,syndiqués UGTA…) à être présents aux meetings au risque de perdre leurs emplois et les autres,ils cassent la tire-lire ou la Chkarra : 1000 da et un sandwich ….

      DJEHA
      3 avril 2017 - 16 h 36 min

      POURQUOI VOTER
      WAHED a dit  » celui qui ne vote pas est « OUELD H’ RAM  » C’est FAUX ! Je connais mon père, mon grand père son père et son grand-père ET JE NE VOTERAI PAS et je ne lui retournerai pas l’insulte, car je suis bien éduqué. OUEL AKHOR ( c’est un islamiste) a dit :  » celui qui ne vote pas est un « mécréant » . C’est vraiment LA YADJOUZ ! CELUI-LA c’est un ennemi d’ALLAH (DJALLA DJALALOU); 1) les islamistes sont connus comme imposteurs, qui veulent être les avocats du BON DIEU, alors qu ‘ ALLAH ( Djalla Djalalou ) n’ a jamais eu d’Avocat , ni de mandataire, ni de proche, ni de fils , ni de parents ( EL IKHLASS ), donc fondateurs d’un CLergé ( BI DÄA) donc aussi MOUCH’RIKINE ( REBIDÄA ). 2 ) Les islamistes imposteurs, sont aussi TAKFIRISTES . Résultat : je ne voterez pas , car : VOTER = Légitimer l’ illégitime, encourager l’imposture, la fraude, l’oppression, la mal-gouvernance, le BATTEL, l’INJUSTICE, et envoyer à l’ inénarable A.P.N., une relève PIRE QUE LA SORTANTE .

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Abstentionnisme : à qui la faute ?

Par R. Mahmoudi A moins de dix jours de l’entame de la campagne électorale, l’heure est aux exhibitions et, nouvelle mode oblige, aux inaugurations de nouveaux sièges de permanence locale des différents partis en lice, qui se transforment souvent en meetings de militants où règne une étrange ambiance nourrie par des égocentrismes sans bornes.

Pourtant, dans la rue, rien n’indique l’approche d’un scrutin dont tous les tribuns politiciens disent qu’il est décisif aussi bien pour la classe politique, qui agonise et qui se complaît dans sa médiocrité, que pour la nation tout entière. Ceux-là ont beau agiter le spectre des menaces régionales, comme le fait si maladroitement le FLN de Djamel Ould-Abbès, ou faire dans le populisme le plus stérile pour se donner une visibilité sur la scène politico-médiatique, la population reste dans sa grande majorité totalement indifférente mais plus encore méprisante à l’égard de tous ces acteurs politiques saisonniers qui viennent quémander leurs voix. Voilà le vrai danger qui menace le processus démocratique dans notre pays mais dont personne ne voudrait assumer la responsabilité.

D’un côté, le pouvoir en place se réjouit de voir une si importante frange du peuple abhorrer et les partis politiques et la chose politique, car lui-même se voit au-dessus de la mêlée, et se plaît à jouer l’arbitre en bourrant allégrement les urnes en faveur de sa clientèle traditionnelle. De l’autre, les formations politiques qui participent à ces fausses joutes électorales accusent machinalement le pouvoir de promouvoir indirectement le boycott des élections, quand celles-ci ne concernent que les assemblées nationales ou locales.

R. M.

 

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