L’Algérie, entre absence et abstention
Par Rabah Toubal – La situation qui prévaut actuellement en Algérie est caractérisée par une triple absence. Vacance au sommet de l’Etat. Elle dure depuis plus de quatre années et est essentiellement due à l’incapacité du président de la République d’assumer convenablement ses lourdes charges constitutionnelles, qui sont visiblement détournées par ceux qui parlent et agissent en son nom illégalement.
Démobilisation du gouvernement et de l’administration. Les différents ministres gèrent leurs secteurs respectifs à vue, en raison de l’absence d’instructions claires et prennent rarement des initiatives et des décisions qui pourraient leur coûter cher tant la susceptibilité et le manque de confiance règnent.
Absence du peuple algérien, enlisé dans les faux problèmes et miné par des maux et fléaux sociaux graves encouragés. Ceci alors que l’opposition hétéroclite et divisée, mange majoritairement dans le râtelier du pouvoir au lieu de l’aider à faire entendre sa voix et porter ses revendications légitimes.
Le peuple algérien exprime alors sa colère et sa réprobation de la gestion politique du pays à l’occasion des diverses consultations qui sont organisées tous les cinq ans, en s’abstenant fortement – à plus de 80%, selon certaines sources –, comme lors de ces élections législatives d’hier.
Pendant ce temps, le pouvoir en place s’obstine à s’imposer à lui et à compromettre les maigres chances que notre pays a encore pour sortir de l’impasse dans laquelle il a été fourvoyé.
R. T.
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