Le pétrole se stabilise à 48,46 dollars le baril
Les prix du pétrole se stabilisaient vendredi en cours d’échanges européens après s’être effondrés sur la semaine, pénalisés par l’inquiétude des investisseurs sur la demande chinoise alors que la production mondiale ne faiblit pas.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet valait 48,46 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 8 cents par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «Light Sweet Crude» (WTI) pour le contrat de juin cédait 6 cents à 45,46 dollars. Les cours de l’or noir ont chuté jeudi pour atteindre vendredi, vers 3 h 30 GMT, 46,64 dollars pour le Brent, au plus bas depuis cinq mois, et 43,76 dollars pour le WTI, au plus bas depuis cinq mois et demi, avant de se ressaisir.
«La baisse de l’activité manufacturière en Chine est la principale raison de la chute des prix des matières premières», a expliqué Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group. L’indice des directeurs d’achat (PMI) calculé indépendamment par le cabinet IHS Market et publié par Caixin, s’est établi à 50,3 en avril, au plus bas depuis huit mois, contre 51,2 points en mars. «Si l’indice devait descendre sous les 50, cela signerait une contraction inattendue de l’activité du plus grand pays émergent du monde», a ajouté l’analyste.
Les analystes de Barclays ont cependant préféré rappeler l’importance de l’offre sur le marché du pétrole, et estimé dans une note que la chute des prix ne signale «pas (encore) une récession» chinoise. D’autres observateurs estimaient cependant que la baisse des prix pourraient limiter les efforts de l’Opep.
«Le cours du brut a perdu tous les gains dus aux réunions de l’Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole), ce qui veut dire qu’à ce jour les pays du cartel ont des revenus liés au pétrole inférieurs à l’année précédente, puisqu’ils ont abaissé leur production», a noté Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
«La peur des prix trop bas avait poussé l’Opep à l’action en décembre dernier, et permis la limitation de la production mais l’accord avait été long à trouver et la chute des prix risque de lancer une chasse au coupable entre ses participants», a prévenu l’analyste.
R. E.
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