Hamdi Bennani anime un concert andalou à Alger

Hamdi Bennani, l'ange blanc du malouf. D. R.

Le célèbre chanteur Hamdi Bennani, un des maîtres de la chanson malouf, a animé mercredi soir à Alger un récital de musique andalouse dans ses variantes hawzi, mahdjouz et aroubi, au plaisir d’un public conquis relativement nombreux. Accueilli à l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaih, celui que l’on aime surnommer «L’ange blanc du malouf» a embarqué, deux heures durant, l’assistance dans les méandres d’une randonnée onirique, durant laquelle le métier et le professionnalisme étaient mis en valeur à travers une dizaine de pièces savamment choisies.

Soutenu par un orchestre de «vieux routiers de la musique andalouse», composé de huit musiciens, dont Ali et Mohamed Kamel Bennani, le frère et le fils au luth et à la guitare respectivement, l’artiste, au costume et au violon blancs, a enchanté son public dans un programme prolifique, aux tonalités modales variées et aux cadences irrégulières.

Entamant son récital avec un extrait de touchia dil, Hamdi Bennani a ensuite entonné les pièces Kaddahou el massa, Wahd el ghoziel, Sid et’taleb, Ftaïma, Rouh yahl el warchane, Bellahi ya hamami, Aâchik mamhoun, Aâyoun lahbara, Lakaytou habibi, Tal laâdab biya et Ras el hamra.

Les instrumentistes, imprégnés de l’«esprit Bennani», ont brillé de maîtrise et de technique dans des interprétations au feeling naturel, exploitant judicieusement le contretemps dans des répliques à la mélodie qui ont enrichi l’arrangement et embelli le chant.

Dans la lignée de son père, Mohamed-Kamel Bennani, à la guitare blanche – qui vient de sortir Medjrouh, son nouvel opus contenant une douzaine de pièces –, a constitué une valeur ajoutée à l’ensemble par un accompagnement subtil en accords, qui a donné du bon soutien au chanteur et quelques couleurs jazzées à l’orchestration, rappelant ainsi la faisabilité d’une distribution plus ouverte sur une harmonisation polyphonique qui exploiterait de manière plus recherchée la richesse mélodique de la musique andalouse.

Dans un élan de fraîcheur et de spontanéité, Hamdi Bennani, à la mine joviale, a mené son récital d’une main de maître, faisant montre de toute l’étendue de son talent de virtuose au violon et d’interprète à la voix puissante et étoffée.

Le public a savouré chaque instant du récital dans la délectation, donnant du bon répondant au «cheikh» qui a conclu sa prestation en interprétant à la voix nue On est resté des amis, une de ses pièces préférées écrite en français qui puise son contenu du passé, où des souvenirs de jeunesse et d’amitié avec des êtres chers ressurgissent à la mémoire dans un élan nostalgique.

«Heureux» d’avoir partagé «un moment unique» avec le public algérois, Hamdi Bennani, à la voix encore pleine de jeunesse et au coup d’archet intact, vient d’enrichir son parcours artistique avec un nouveau coffret de quatre CD sorti récemment, dont Qadi el assiyane (aroubi-sentimental) et dans le genre malouf, Demâï djara (mes larmes ont coulé).

Le récital de Hamdi Bennani est organisé par l’Opéra d’Alger Boualem-Bessaih dans le cadre de son programme spécial Ramadhan élaboré sous l’égide du ministère de la Culture.

R. C.

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