Le CNDH appelle la justice à intervenir contre les programmes TV violents

Zouaoui Benhamadi, président de l'Arav. New Press

Les programmes de chaînes de télévision privées qui incitent à la violence font réagir le Conseil national des droits de l’Homme, une instance installée récemment par le président Bouteflika, conformément à la nouvelle Constitution.

Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, le CNDH se dit «préoccupé» par «les images et discours contenus dans des programmes diffusés par certaines chaînes de télévision, qui incitent publiquement à la violence contre les femmes et la banalisent même». Cette instance «appelle à ce que des mesures soient prises pour mettre un terme à ces dépassements».

Le CNDH déplore que «des programmes de certaines chaînes de télévision censés être de divertissement, notamment durant le mois sacré de Ramadhan, portent atteinte à la dignité des femmes et incitent publiquement, à travers des images et des discours, les adultes comme les enfants à la violence contre les femmes et la banalisent, alors que l’influence des médias sur le développement psychologique de l’enfant est certaine».

Le CNDH fait allusion essentiellement à une caméra cachée d’Ennahar TV qui contient des scènes et un discours violent. Le CNDH dit «exhorter le pouvoir judiciaire à appliquer les lois en vigueur en vue de mettre fin à toutes formes de discrimination véhiculée par certains médias, notamment sur la base du sexe, la race, la couleur ou le handicap». Cette instance, qui a remplacé celle dirigée par Farouk Ksentini, interpelle aussi l’Autorité de régulation de l’audiovisuel afin qu’elle assume ses prérogatives émanant de sa mission telle que définie par les textes portant sa création, dont celle de veiller à la conformité aux lois et règlements en vigueur de tout programme audiovisuel diffusé, quel que soit le support utilisé».

Aussi ce Conseil veut-il qu’il y ait dans les cahiers des charges des médias «des clauses bannissant toutes formes de discrimination, conformément aux dispositions du Code pénal». Le CNDH presse ainsi les hautes autorités afin de remettre de l’ordre dans le secteur de l’audiovisuel. La création de cette instance intervient une semaine après la dénonciation par des intellectuels de la caméra cachée d’Ennahar dans laquelle a été malmené l’écrivain Rachid Boudjerdra. D’ailleurs, même le frère du président Bouteflika, Saïd, n’a pas hésité à afficher publiquement son soutien à l’écrivain. La question est de savoir si les autorités concernées vont agir rapidement et comment.

Hani Abdi

Comment (2)

    Nasser
    13 juin 2017 - 0 h 58 min

    Ah! Bon? Les imbéciles
    Ah! Bon? Les ….. réagissent toujours quand c’est trop tard!

    Anonymous
    12 juin 2017 - 17 h 08 min

    Il faut dénoncer ces chaînes
    Il faut dénoncer ces chaînes et les citer nommément. Ne restons pas dans les généralités et il est urgent de prendre des sanctions et cesser de faire des recommandations. L’heure est gravissime et il y’ a péril en la demeure. Alors Madame la Présidente de la CNDH prenez vos responsabilités et ne faites pas dans du velours.

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