Les sages-femmes menacent d’une grève générale
Par Houari Achouri – Dans son communiqué n°3, dont Algeriepatriotique a reçu une copie, le Syndicat national des sages-femmes de la Fédération nationale de la santé, affiliée à l’UGTA, a menacé de recourir à tous les moyens légaux pour défendre les intérêts matériels et moraux des sages-femmes. Bien que le mot d’ordre de grève n’ait pas été cité, il est clair que c’est à cette éventualité que fait allusion le syndicat des sages-femmes, d’autant plus que dans le même communiqué, il promet une escalade qui conduira à une rentrée explosive si ses revendications ayant trait à l’affaire de l’hôpital de Djelfa ne sont pas satisfaites.
Le syndicat exige la libération immédiate des membres du personnel qui ont été arrêtés, la poursuite de l’enquête et la détermination des responsabilités dans cette affaire, le renoncement du ministère de la Santé à se constituer partie civile dans cette affaire, la considération pour la corporation des sages-femmes. Le syndicat précise qu’il agit en concertation avec les cadres syndicaux de la centrale UGTA.
Le 26 juillet dernier, une jeune parturiente (23 ans) et son bébé à Djelfa sont morts après que la jeune femme s’est vu refuser une prise en charge dans trois hôpitaux. A la suite de ce fait dramatique, trois sages-femmes, un aide-soignant et un responsable de garde ont été mis sous mandat de dépôt par le procureur de la République près le tribunal de Djelfa. Les trois sages-femmes arrêtées travaillent dans les hôpitaux de Djelfa, de Hassi Bahbah et d’Aïn Oussara, où la défunte a essayé de se rendre pour accoucher. Les autres personnes arrêtées sont un aide soignant et un permanencier. Les autorités ont ouvert une enquête et le ministère de la Santé s’est constitué partie civile dans l’affaire. Le procureur de la République a entendu 15 personnes dans le cadre de cette enquête.
Depuis, de actions de protestation sont enregistrées dans des établissements de santé à l’initiative des syndicats qui dénoncent les accusations tendancieuses, irresponsables et les propos diffamatoires contre le corps médical et paramédical. Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) s’est saisi lui aussi de cette affaire en envoyant dernièrement une délégation dans la wilaya de Djelfa pour s’enquérir des circonstances des faits et également pour soutenir la famille de la victime.
H. A.
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