L’abaissement des réserves obligataires des banques a permis de dégager 707 milliards DA

l'abaissement
Ministère des Finances. New Press

L’abaissement du taux des réserves obligataires des banques a permis de dégager à deux reprises, en 2016 et 2017, un total de 707 milliards DA, a révélé, mardi, le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya.

Lors de sa présentation du projet de loi complétant et modifiant l’ordonnance relative à la monnaie et au crédit devant la commission des finances et du budget de l’Assemblée populaire et nationale (APN), M. Raouya a affirmé que pour injecter plus de liquidités dans les banques et permettre à ces dernières de contribuer au financement de l’économie, le taux des réserves obligataires des banques a été abaissé à deux reprises.

L’abaissement à deux reprises du taux de ces réserves a été opéré en mai 2016 (de 12% à 8%), puis en juillet 2017 (de 8 à 4%), générant respectivement pour les deux années (2016 et 2017), 360 milliards DA, dont 314 milliards DA au profit des banques publiques et 347 milliards DA, dont 301 milliards DA au profit des banques publiques, a précisé le ministre.

Concernant le projet de loi complétant et modifiant l’ordonnance relative au crédit et à la monnaie, M. Raouya a indiqué qu’il a été élaboré «dans un contexte économique et financier particulier, caractérisé, pour ce qui est de l’économie, par la détérioration de la situation financière du pays». Dans ce contexte, le ministre a affirmé que l’Etat fait face, depuis le 2e semestre de 2014, à des contraintes financières qui constituent désormais «de fortes pressions» pour le Trésor de l’Etat, et sont le résultat de «la baisse de nos ressources financières et de l’épuisement total de notre épargne nationale», a-t-il expliqué.

M. Raouya a précisé que les ressources en devises, provenant essentiellement des recettes pétrolières, baissent d’une manière progressive depuis le 1er semestre de 2014, suite au recul constant des cours du pétrole sur les marchés mondiaux. Le ministre a, en outre, souligné que, durant cette période, le déséquilibre entre les recettes et les dépenses budgétaires s’est accentué, aboutissant ainsi à une résorption progressive, année après année, de l’épargne publique cumulée dans le Fonds de régulation des recettes (FRR), qui a été également utilisé pour ramener l’endettement externe à moins de 300 millions de dollars en 2015, a-t-il soutenu, avant d’ajouter que «les disponibilités du FRR ont toutes été utilisées».

Depuis, les pressions sur le Trésor n’ont pas cessé de s’accentuer, entraînant un grand besoin en financement, tandis que les cours du pétrole continuent à baisser, a ajouté M. Raouya, relevant que les prévisions internationales font ressortir que les cours du pétrole ne vont pas augmenter à court et moyen termes et prévoient une stabilisation des prix autour de 50 dollars le baril.

Selon le ministre, l’économie algérienne a fait preuve jusque-là «d’une certaine flexibilité qui lui a permis d’éviter une crise financière aigüe», relevant que cette situation tend à «faiblir en raison de contraintes ayant trait au déséquilibre entre les recettes et les dépenses de l’Etat et une réduction de l’épargne publique». Pour faire face au recul important enregistré depuis fin 2014 des capacités de financement du déficit interne et externe, les réserves du Fonds de régulation des recettes ont été sollicitées pour couvrir le déficit du Trésor public estimé à 8 800 milliards de dollars au cours des trois dernières années (2014-2016). Ces réserves sont épuisées depuis février 2017.

Pour faire face à ces besoins, le gouvernement a également recouru en 2016 et 2017 à une série de mesures monétiques et financières en vue de mobiliser des ressources supplémentaires. Dans ce contexte, M. Raouya a relevé que pour couvrir les besoins du Trésor public, le budget des années 2016 et 2017 a utilisé tous les moyens en sa disposition, notamment des avances de la Banque d’Algérie au profit du Trésor sur les découverts sur les comptes courants représentant 10% des recettes ordinaires de l’Etat, ce qui a permis d’attribuer au Trésor 276 milliards de dinar en 2016 et 280 milliards de dinars en 2017. Les intérêts de la Banque d’Algérie ont également été versés au Trésor public à hauteur de 610 milliards de dinars en 2016 et à hauteur de 919 milliards de dinars en 2017, en sus de 560 milliards de dinars représentant les revenus de l’emprunt national pour la croissance économique et un emprunt extérieur à hauteur de 105 milliards de dinars souscrit auprès de la Banque africaine de développement (BAD).

R. E.

Pas de commentaires! Soyez le premier.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.