Boukrouh : «Sadi a été un pion du système du premier au dernier jour»
Par R. A. – Après s’être accroché une fois avec l’ex-président du RCD pour une histoire de réunion entre trois candidats à l’élection présidentielle de 1995, Noureddine Boukrouh revient à la charge dans une nouvelle déclaration parue ce lundi pour lui porter l’estocade. Il accuse ainsi Saïd Sadi d’avoir été un pion du système, «du premier au dernier jour de sa vie politique», en se référant à des témoignages d’anciens cadres du RCD. Une grave accusation qui ne manquera pas de susciter la réaction de l’ex-leader du RCD, même si ce dernier avait, dans sa réponse à Boukrouh, déclaré qu’il refusait d’entrer dans la polémique.
Interrogé sur l’opportunité de son entrée au gouvernement (de 1999 à 2005), le fondateur du PRA s’est défendu de l’avoir fait par allégeance au pouvoir, tout en disant ne pas comprendre pourquoi aucun homme politique n’a été autant que lui critiqué d’avoir été au gouvernement. «Même pas, dira-t-il, ceux qui ont accompli toute leur carrière au service du ‘‘système’’ (Hamrouche, Ghozali, Benbitour, Benflis, Taleb Ahmed, etc.) ou qui ont été ses pions du premier au dernier jour de leur vie politique (à l’instar de Saïd Sadi, selon les témoignages télévisés de Mokrane Aït Larbi et de Nordine Aït Hamouda)».
Noureddine Boukrouh s’est lancé depuis quelques semaines dans une guerre médiatique acharnée contre le pouvoir, à travers des diatribes qu’il publie sur sa page Facebook et largement commentées par la presse nationale, en réclamant notamment le départ du président de la République par l’application de l’article 102 de la Constitution, tout en reprochant à l’institution militaire son «apathie» sur cette question. La réponse de l’ANP ne s’est pas fait attendre à travers un éditorial de la revue El-Djeich qui rappelait la position de l’armée en tant qu’institution «respectueuse de la Constitution».
Lors des débats à l’APN, au cours de la semaine dernière, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, s’est lui aussi attaqué à Boukrouh, en l’accusant de vouloir semer la discorde, en appelant à la révolution, tout en assurant que le pouvoir ne prêtait «aucune importance» à ce genre d’appels. Ouyahia réagissait à un appel lancé par Boukrouh pour «une révolution citoyenne et pacifique».
R. A.
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