12 morts dans une frappe aérienne à Derna : qui bombarde la Libye ?
Douze personnes au moins ont été tuées lundi soir dans une frappe aérienne d’origine indéterminée dans le fief terroriste de Derna, dans l’est de la Libye.
La plupart des victimes décédées, dont des femmes et des enfants, sont de la même famille, a précisé à la presse une source de l’hôpital Al-Harich, faisant par ailleurs état de cinq blessés, dont trois sont dans un état critique. Cette frappe n’a pas été revendiquée par l’Armée nationale libyenne (ANL) qui impose un siège à la ville depuis des mois et a nié toute implication dans l’attaque. Le porte-parole de l’ANL, le général Ahmad Al-Mesmari, a condamné un «acte terroriste commis par des terroristes», affirmant qu’«aucun avion n’a effectué de raid aérien dans cette zone» au moment de la frappe.
La mission de l’ONU en Libye a condamné l’attaque dans un communiqué, rappelant que «les attaques directes ou aveugles contre les civils sont interdites par le droit international humanitaire».
De son côté, le Gouvernement d’union nationale (GNA), basé à Tripoli et opposé aux autorités de l’Est, a précisé qu’il «identifiera le plus rapidement possible l’origine des raids (…) et prendra les mesures nécessaires à la lumière des résultats». Le GNA a ajouté avoir écrit au Conseil de sécurité de l’ONU pour lui demander d’enquêter sur cet «incident qui est considéré comme un crime de guerre». Le GNA comme l’ONU ont demandé par ailleurs la levée du siège sur la ville de Derna pour permettre l’entrée d’aide humanitaire.
Entre 2011 et 2014, Derna a été sous l’influence d’une filiale du groupe Ansar Acharia (proche d’Al-Qaîda). Mais, fin 2014, des terroristes ont fait défection pour prêter allégeance au groupe Etat islamique (EI) et se sont emparés de la ville. Les autres terroristes de Derna, dont l’idéologie est proche d’Al-Qaîda, ont alors formé une coalition, nommée Majless moujahidine Derna, pour combattre à la fois l’EI et les forces du maréchal Haftar, bête noire des islamistes dans l’est du pays. Durant l’été 2015, cette coalition a réussi, au prix de violents combats, à chasser l’EI de la cité.
Si les forces de Khalifa Haftar mènent régulièrement des frappes aériennes contre des positions de cette coalition, les islamistes en Libye accusent régulièrement l’Egypte, la France et les Emirats arabes unis, principaux soutiens du maréchal Haftar, de participer à ces opérations.
S.S.
Comment (4)